Accusé d'avoir de nouveau bombardé le Soudan du Sud
L'armée sud-soudanaise a accusé mercredi le Soudan d'avoir de nouveau bombardé le territoire sud-soudanais, en violation de la résolution de l'ONU intimant à Khartoum et Juba de cesser les hostilités. "La République du Soudan a bombardé au hasard des zones civiles", a affirmé un porte-parole de l'armée sud-soudanaise, Kella Kueth, précisant que les frappes avaient eu lieu lundi et mardi sur les Etats du Haut-Nil, de l'Unité et du Bahr el-Ghazal occidental. Selon le porte-parole, les raids aériens ont été menés par des avions de chasse et des bombardiers Antonov. Il n'était cependant pas possible, dans l'immédiat, d'obtenir une confirmation indépendante sur ces bombardements. Le Soudan nie régulièrement ce type d'accusations en provenance de Juba. Les deux capitales affirment respecter la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui leur ordonnait de cesser, dès vendredi dernier, les combats. Le texte leur intimait aussi de "reprendre sans conditions les négociations" destinées, sous l'égide de l'Union africaine, à apaiser les tensions.
Ces tensions sont vives depuis l'accession à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011. En cause notamment: une frontière jamais vraiment démarquée, une manne pétrolière difficile à partager et des accusations réciproques de soutien à des groupes rebelles. Mais depuis fin mars, les deux voisins se sont livré à une escalade de violences le long de leur frontière commune et contestée, principalement à la limite des Etats soudanais du Kordofan-Sud et sud-soudanais d'Unité. Les affrontements, d'une intensité sans précédent depuis la partition du Soudan, font craindre une nouvelle guerre ouverte Nord-Sud. Juba et Khartoum se sont livré des décennies de guerre civile dans le passé. La dernière vague du conflit, entre 1983 et 2005, a fait près de 2 millions de morts. Ces nouvelles accusations de bombardement interviennent alors que la Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Navi Pillay, se trouve au Soudan du Sud pour discuter de la protection des civils touchés par les combats frontaliers. Le Soudan accuse, lui, entre autres, l'armée sud-soudanaise d'occuper des zones soudanaises à la frontière du Darfour-Sud et du Soudan du Sud. Des accusations démenties par Juba, qui assure que seuls des rebelles ont récemment affronté l'armée soudanaise dans la zone. "Nous, le Sud, nous n'avons rien à voir avec le Darfour," a affirmé le porte-parole de l'armée sud-soudanaise.
(SlateAfrique)