Publié le 4 Feb 2015 - 07:45
LE VRAI SENS D’UNE AGITATION

Une information, une position et une interpellation

 

L’INFORMATION. En vérité, il n'allait jamais se présenter à l'élection présidentielle de février 2012 si son projet de ticket n'avait pas été rejeté par le peuple debout du 23 juin 2011. Il avait nettement dit, devant l'opinion nationale et internationale, lors de sa conférence de presse au lendemain de la présidentielle de 2007, que la Constitution, qu'il avait lui-même verrouillée, ne l'autorisait guère à se représenter.  Le véritable candidat du Pds était le Fils et, pour couvrir la funeste entreprise, il allait  doubler ce dernier d'un colistier au sein ou en dehors de son parti.

Conscient de l'impopularité qui les frappait alors, lui et le Fils incapable de gagner dans son bureau de vote, il avait proposé l'élection au premier tour avec 25%. Toutes les données qu'il possédait indiquaient, avec une récurrence aveuglante, qu'il dépassait difficilement 35%.

Nous ne faisons pas une analyse et nous ne versons pas dans la supputation. La source de cette information est irréfutable. Les forfaits commis étaient énormes. Il fallait donc la succession  du Père par le Fils afin qui ce qui ressort du scandale proprement  dit soit oblitéré. Que le secret et l'opacité soient intacts, mystère éternel d'une gouvernance inénarrable! Ne disait-il pas que son camp allait rester cinquante ans au pouvoir? En vérité, il pensait beaucoup plus. Aujourd'hui encore il ne conçoit que le pouvoir qu'il gère lui-même ou que gère sa descendance au premier degré, le Fils en l'occurrence.

Voilà pourquoi, il n'a jamais renoncé à son projet de porter le Fils à la magistrature suprême. Il a signé pourtant trois échecs: le naufrage électoral du Fils aux locales de 2009 alors conçues comme première rampe, le rejet populaire du ticket présidentiel et le revers de mars 2012.

Nouvelle tentative: les agitations en cours et le refus systématique, aux parages de l'obsession, que le peuple sénégalais a bien tourné la page et du Père, et du Fils. Toute la stratégie déployée va alors  s'articuler autour de trois séquences solidaires et corrélatives dont le trait d'union est le Fils.

Séquence 1. Par une pression maximale aux relents quasi-suicidaires, conduire une entreprise de déstabilisation de l'Etat. C'est le versant putschiste de cette séquence.

Séquence 2. Créer une impression de crise politique pour s'ouvrir les portes de la négociation dont le point focal est, d'abord et avant tout, la libération du Fils mais aussi l'entrée de quelques uns de ses lieutenants au gouvernement,  en contrepartie de leur allégeance au Fils-futur candidat du Pds.

Séquence 3. Valider la candidature du Fils, grâce à des motions programmées et des acclamations pré-organisées, lors du Congrès du PDS prévu au mois d'août prochain.

LA POSITION. Naturellement, sa posture est inacceptable. L’Etat doit être ferme. Toutes les forces démocratiques également. Il est ainsi clair que le seul combat qui vaille pour le Père est le destin du Fils. Le devenir des autres responsables du Pds importe peu. L'intérêt du Sénégal importe peu. L’INTERPELLATION. Contre l'aile revancharde et putschiste du Pds, il faut bien interpeler celles et ceux qui, du nom tout à fait probable d'aile républicaine, sans renoncer à leurs convictions les plus intimes, savent que le Père les mène droit au mur.

Par El Hadj Hamidou KASSE

 

Section: 
Macky Sall, PASTEF et la vérité qu’on refuse de dire
Colloque du Gingembre Littéraire : vers une justice postcoloniale ? : Le Portugal face à ses responsabilités historiques
LEOPOLD SEDAR SENGHOR  PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE du SÉNÉGAL : RAPPEL HISTORIQUE
Le Phosphate Sénégalais : Un Levier de Croissance Économique ?
REDUCTION DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT : Quels impacts et quelles alternatives pour les pays africains ?
L’innovation militaire au Sénégal : Entre ambition et précautions
Oignons et pommes de terre : Les prix s’envolent, la spéculation commence à s’installer, et les mesures prises semblent ne pas convaincre
La candidature de M. Hott à la présidence de la BAD
Election de Sidi Ould Tah a la tête de la Bad : Soit une preuve d’amnésie, de tolérance des noirs africains ou de grand enfants
Macky SALL À L'ONU : DE L'URGENTE NÉCESSITÉ DE SOUTENIR SA CANDIDATURE !
Zone CFA : Trois forces financières mondiales à surveiller de près !
Sénégal, pays de paradoxes
Plaidoyer pour un Acte 4 de la Décentralisation : Pour des Territoires Résilients, Autonomes et Transformateurs
L’Horticulture : Une Science au Cœur de l’Avenir Agricole et Écologique
Le Sénégal, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la prochaine vague démocratique : Fascination de la Négation des valeurs du Sénégal
UNE OPPOSITION MINORITAIRE FACE AU DIALOGUE : Le choix risqué du boycott
Gaza ou l’effacement méthodique
DIALOGUER, VOUS DITES…
Des intellectuels, écrivains, constitutionalistes, chercheurs, économistes et sociologues, pour la préservation de la république, la sauvegarde des libertés et droits fondamentaux
Dialogue national du 28 mai 2025 : L’histoire ne doit pas se répéter !