Publié le 4 Jun 2013 - 14:01
Libre Parole

Mettons fin à l’épidémie du tabagisme au Sénégal

 

Chaque minute, neuf personnes meurent du tabagisme. Ceci représente 14 400 d’hommes, de femmes et d’enfants dans le monde – ou alors la totalité de la population de la ville de Mékhé rayée de la carte du monde chaque jour.

L’ONU, l'OMS et la communauté scientifique reconnaissent que le tabac est la plus grave menace ayant jamais pesé sur le monde. Elle affecte non seulement les personnes qui consomment du tabac, mais aussi leurs familles, amis, collègues et concitoyens. Chaque année, 600 000 personnes meurent après avoir côtoyé des fumeurs.

Et cette crise est à notre porte. 83% des personnes qui mourront des suites de l'usage du tabac cette année vivent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires comme le Sénégal. Ces décès priveront leurs familles, la communauté et le pays, de revenus, augmenteront les dépenses de santé et freineront le développement économique.

Qui en bénéficie? Selon L’Atlas du Tabac, les revenus mondiaux tirés de l'industrie du tabac sont probablement estimés à un demi-trillion de dollars américain par an. En 2010, les profits combinés des six grandes compagnies de tabac étaient de 35,1 milliards de dollars américain, équivalent aux profits combinés de Coca-Cola, Microsoft et McDonald en un an. Si l'industrie du tabac était un pays, il aurait un produit intérieur brut (PIB) comparable aux pays comme l'Arabie Saoudite ou la Suède. Lorsque nous confrontons le nombre de décès en 2010 aux revenus de l'industrie du tabac, l'industrie du tabac réalise près de 6000 dollars américains de profit pour chaque décès causé par le tabac.

Nous ne pouvons pas laisser le Sénégal et son peuple faire partie du calcul de profits de cette industrie. Nous devons tous nous unir, religieux, société civile, gouvernement et secteur privé pour protéger nos familles et nos enfants. La bonne nouvelle, c’est que savons ce qui doit être fait. Un projet de loi de lutte contre le tabagisme est dans le circuit ministériel pour être présenté à l'Assemblée nationale, et nous devons nous assurer que ce projet loi soumis au vote des parlementaires contient 5 mesures indispensables :

1. Augmentation du prix du tabac par une taxation pour le rendre moins abordable aux jeunes.
2. Rendre tous les lieux publics et les transports, au Sénégal, 100% sans tabac afin que personne ne soit exposé à la fumée secondaire mortelle.
3. Insertion d’avertissements illustrés sur les 50% des deux faces principales des paquets et enveloppes de tabac, qui rappelleront aux fumeurs chaque fois qu'ils utilisent le tabac, qu’ils consomment un produit mortel.
4. Interdiction de toute forme de publicité, promotion et parrainage du tabac.
5. Interdiction absolue à l’industrie de s’impliquer dans la définition des politiques de santé du Sénégal.

Ces mesures sauverons de nombreuses vies, éviteront des incapacités, une perte de productivité au travail, réduiront le déficit de la balance de paiement du Sénégal. Nous sauverons le Sénégal d'une épidémie de cancer, de maladies cardiaques et pulmonaires, liées au tabagisme.

Nous vous invitons à manifester votre soutien en ajoutant votre voix à une pétition en cliquant sur le lien suivant :  http://www.sanstabac.sn

Dakar, le 03 juin 2013
Dr Abdoul Aziz Kassé
Président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB)
 

Section: 
Sonko restaure l’autorité de l’État
CHRONIQUE DE L’IMPROVISTE : Qui trop embraSe, mal éTeint
 Plaidoyer pour des télécommunications respectueuses de l’environnement en Afrique de l’ouest.
Quand la petitesse s’érige en doctrine chez PASTEF
La Psychologie au Sénégal : Perspective des acteurs sur le terrain
DES COOPÉRATIVES COMMUNALES AUX COOPÉRATIVES COMMUNAUTAIRES ET PRODUCTIVES : LE TÂTONNEMENT ET LES ERREMENTS CONTINUENT 
ACROSTICHE POUR MAMADOU BADIO CAMARA
Hommage à Y en a marre : Sentinelles d’une démocratie exigeante
LES ANNALES DE LA TRANSFORMATION PAR L’ÉDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE : Évaluez pour aider, pas pour stresser : le changement de paradigme
Souveraineté vestimentaire africaine : Nécessité de promouvoir la friperie, les masques et les serviettes hygiéniques locaux
Santé au Sénégal : Un système à bout de souffle, des solutions à concrétiser
Mon analyse sur Trump et ses tarifs douaniers
Le Sénégal à la croisée des chemins : Sortir du piège budgétaire et bâtir une souveraineté économique durable
Lettre ouverte aux ministres chargés des Transports, de l’Intérieur et de la Sécurité publique
De la responsabilité de la Cour des comptes ?
Vers l’autosuffisance, la fin des importations de pommes de terre et d’oignons : Une décision stratégique à accompagner
L’éducation sexuelle des adolescents
Sénégal : Une agriculture à bout de souffle face aux défis climatiques et structurels
DENOMINATION DU BOULEVARD DE GAULE : DEBAPTISER DE GAULE POUR REBAPTISER MAMADOU DIA EST UNE  HERESIE HISTORIQUE
ADOPTER UNE METHODE CARTESIENNE POUR REALISER LES POLITIQUES PUBLIQUES