Le HCCT demande l'intervention du chef de l'État

Les hauts conseillers des collectivités territoriales ont procédé, hier, à la clôture de leur deuxième session ordinaire de l'année 2024. À cette occasion, ils ont formulé une série de recommandations pour demander au président de la République d'intervenir afin de mettre fin à la grève des agents des collectivités territoriales qui affecte grandement les populations.
À l'occasion de la cérémonie de clôture de sa deuxième session ordinaire de l'année 2024, portant sur le thème "La Fonction publique locale : enjeux et perspectives pour une gouvernance territoriale", le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) a demandé aux nouvelles autorités d'intervenir pour mettre fin à la longue grève des travailleurs des collectivités locales.
Selon le président de la Commission des études, de la planification et du suivi de l'évaluation des collectivités de décentralisation, de développement et d'aménagement du territoire, Yves Lamine Ciss, ils (les hauts conseillers) avaient réfléchi depuis le 13 mars sur la Fonction publique locale et surtout avec la grève de l'Intersyndicale des syndicats des collectivités territoriales qui préoccupe les populations.
À cet effet, dit-il, "nous avons fait deux avis, après plusieurs réflexions, qui vont être déposées très prochainement sur la table du président de la République. Ils concernent l'effectivité de la Fonction publique locale, mais aussi comment peut-on accompagner, aider, faire la promotion du Centre national de la Fonction publique locale et de la formation ?".
Par rapport à l'effectivité de la Fonction publique locale, a-t-il expliqué, "nous sommes partis de la loi de 2011-08 du 30 mars 2011. Cette loi, dit-il, a retenu tous les problèmes, parce qu'elle a dit clairement, en ses articles 29 et 30, quand on augmente le salaire des agents de la Fonction publique d'État, on doit aussi augmenter ceux des agents territoriaux. Donc, soutient-il, c'est ça qui a causé le problème. Parce qu'on a augmenté les salaires des agents d'État et on ne l'a pas fait pour ceux des collectivités territoriales".
Dans la même veine, après avoir fait une analyse approfondie, M. Ciss a souligné qu'ils ont constaté qu'il y a beaucoup de communes ou de conseils départementaux qui ne peuvent pas prendre en charge la revalorisation des salaires des agents.
D'ailleurs, a-t-il indiqué, sur 16 536 agents recensés, seuls 635 sont aujourd'hui en règle. "Nous demandons à l'État de faire rapidement un décret pour payer les agents qui sont en règle. Il y a effectivement plus de 7 000 agents qui sont en voie de valorisation. Je pense que, insiste-t-il, on doit demander aux collectivités territoriales de régulariser rapidement ces agents pour que l'État puisse les prendre en charge", a-t-il demandé.
D'après Yves Lamine Ciss, ils ont également constaté qu'il y a 50 collectivités territoriales qui peuvent, aujourd'hui, payer la revalorisation des salaires. En outre, il a souligné qu'il y a "2 776 agents qui sont dans le panier rouge. Parce que, dit-il, ce sont des agents irréguliers. Donc, nous demandons un plan social pour aider ces derniers à se reconvertir pour qu'ils puissent sortir des collectivités territoriales et pour qu'on ait un effectif adéquat pour ces dernières".
"Nous lançons un appel crucial au président de la République pour qu'il prenne en charge ces avis que nous allons déposer bientôt. Parce que pour nous, ce sont les populations qui souffrent", a-t-il conclu.
Par ailleurs, au cours de la cérémonie, quatre agents du Haut conseil des collectivités territoriales ont été élevés au rang de chevalier de l'ordre du Mérite, deux autres ont été élevés au chevalier de l'ordre national du Lion et deux autres agents sont élevés au rang d'officier de l'ordre du Mérite.
FATIMA ZAHRA DIALLO