Publié le 9 Jan 2015 - 12:38
LUC SARR (CONSEILLER POLITIQUE DU PRESIDENT ET PCA DE L’ADS)

‘’Macky Sall peut dissoudre l’Ofnac à tout moment’’

 

Depuis un certain temps, l’OFNAC est au devant de la scène. Du fait des sorties médiatiques de sa présidente. Mais pour Malick Sarr dit Luc, conseiller politique du chef de l’Etat, Macky Sall peut dissoudre cette institution à tout moment. Une des raisons : ‘’C’est une institution qui doit travailler dans la sérénité et le calme avec moins de communication.’’ Le président du conseil d’administration de l’Agence des Aéroports du Sénégal (Ads) se prononce aussi dans cet entretien sur d’autres sujets d’actualité.

 

La présidente de l’Ofnac, Mme Nafi Ngom Keïta, est actuellement sur la sellette. Il lui est aussi reproché d’avoir fait fi de son devoir de réserve. Quel commentaire vous inspire  la déclaration de patrimoine?

Je tiens à vous rappeler que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a été créé par le chef de l’Etat Macky Sall dans le cadre de la moralisation …et de la lutte contre la fraude et la corruption. C’est vrai que tous ces bruits autour de cette institution dérangent au plus haut niveau. L’Ofnac est régi par des textes. Il est dirigé par des personnalités au parcours élogieux.  C’est une institution qui doit travailler dans la sérénité et le calme avec moins de communication. Les procédures relatives au système judiciaire sont tellement sensibles que les livrer à la presse porte un sérieux coup à la crédibilité de l’institution. C’est un engagement du président de la République de mettre sur pied l’OFNAC. Donc il peut le dissoudre quand il voudra et personne n’y pourra rien.

Mais pensez-vous que cette agitation des ministres et hauts fonctionnaires de l’Etat sommés de déclarer leur patrimoine se justifie?

Je pense qu’il y a problème. Je n’ai entendu aucune des personnes visées dire publiquement qu’elle s’oppose à la déclaration de patrimoine. C’est une décision prise au sommet, advienne que pourra. Elle sera exécutée. Non seulement le président prendra ses responsabilités conformément à ses prérogatives et aux lois. Mais ceux qui s’opposent montrent qu’ils ne sont pas dignes d’être là où ils sont. Mais je répète que je n’ai entendu aucune voix dissidente.

La présidente de l’Ofnac serait-elle sur siège éjectable comme annoncé dans la presse ?

Je ne peux m’avancer sur ce terrain. Mais une chose est sûre : c’est le président de la République qui nomme. Il peut dissoudre l’institution à n’importe quel moment.

L’actualité est aussi marquée par la publication du dernier rapport de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp). Vous êtes le président du conseil d’administration de l’agence des Aéroports du Sénégal (Ads), une structure  épinglée par les audits….

Le rapport de l’Armp montre qu’il y a beaucoup d’errements, de fautes lourdes et parfois d’amateurisme dans plusieurs ministères, sociétés nationales et agences. Cependant, c’est dangereux de croire que les institutions qui ont été auditées ne présentent qu’un seul bilan négatif. En montrant des manquements qui sont objectifs, il y a lieu de dire aussi que des structures ont fait des avancées significatives et obtenu de remarquables résultats. C’est une face de la médaille aux fins d’amélioration qualitative.

Mais l’Agence des Aéroports du Sénégal n’a pas été un bon élève ?

Il est important pour tous les organismes d’Etat, pour tous les ministres d’opérer une mue qualitative, de respecter les règles et de s’inscrire dans une logique de progrès et de développement. Il est temps de mettre fin aux rentes, aux lobbies qui objectivement freinent le développement de notre pays. Dans tous les cas, Macky Sall fera face à toutes sortes de dérive. Il ne protègera personne et ira jusqu’au bout en vue de transformer radicalement le Sénégal.

Ne pensez-vous pas que le délai semble court pour réaliser cet objectif. Car il ne lui reste que deux ans ?

Nous sommes sûrs que nous sommes dans la voie qui permette à Macky Sall de prétendre à un second mandat. Ce qui prouve notre philosophie politique selon laquelle ce n’est pas une addition d’alliés qui nous fera gagner.

Justement, un de vos alliés de taille, le Parti socialiste (Ps) vient d’afficher sa volonté de présenter sa candidature en 2017. D’autres candidatures sont en vue. Quelle  appréciation en faites-vous?

Je pense qu’il est extrêmement important de rappeler trois choses : le parti est une alliance, un regroupement d’horizons divers, de parcours divers qui se retrouvent autour d’un projet commun. La tradition unitaire est le mouvement de cohésion des forces politiques œuvrant dans le sens de redresser le Sénégal. C’est un élément essentiel de notre identité. Le Benno fait partie de notre identité en tant que parti. Nous avons été ensemble dans le Benno originel depuis 2009 avec le Ps, l’Afp, le Pit et d’autres partis. Le président de la République a visité, avant la présidentielle, les 14 régions du Sénégal au nom de Benno. C’est important de le souligner car il a été maire de Fatick en 2009 en tant que tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Nous sommes engagés dans la dynamique de gouverner ensemble, avec une candidature plurielle ou unique.

Quel avenir pour Benno Bokk Yaakaar avec les ambitions présidentielles du PS?

Nous ne sommes pas avec le Ps au nom d’une alliance électorale. Nous sommes avec lui pour construire le Sénégal fédérateur autour d’un projet fédérateur, autour du Plan Sénégal émergent. Le PS n’est pas un souteneur de l’APR, c’est un allié et dans la coalition, les partis sont d’égale dignité. Le Parti socialiste a le droit d’avoir un candidat qui peut être Macky Sall.

Même s’il a affiché ses intentions de reconquête du pouvoir ?

Le PS est un partenaire-concurrent. Il l’a été en 2012 lors des élections, les résultats ont été probants. Jusqu’à ce jour, ils ont été fidèles.

Vous avez aussi rangé les conclusions des ‘’Assises nationales’’ dans les tiroirs de l’oubli ?

La question à l’ordre du jour, c’est le Plan Sénégal émergent (PSE). C’est le document référentiel. Les préoccupations majeures des Assises nationales  et du ‘’Yoonu Yokkute ‘’ sont prises en charge dans le PSE. Le PS a usé de son droit de réserve et de critique depuis qu’il est avec nous. Il a fait preuve de fidélité et de loyauté. Si nous voulons que le pays se redresse, il faut travailler ensemble. Il faut rappeler que l’APR n’a jamais eu une vocation d’un parti-Etat ou à créer un parti-Etat. Le pouvoir ne nous appartient pas. 

Par Matel BOCOUM

 

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