La riposte dans le long terme
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Le Comité d’urgence sur la Covid-19 de l’Organisation mondiale de la santé a souligné, lundi, que la riposte doit s’inscrire dans le long terme, puisque la pandémie est partie pour durer.
Convoqué par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en vertu du Règlement sanitaire international 2005 (RSI), le Comité d’urgence concernant la Covid-19 soutient que cette pandémie va probablement durer longtemps. Il relève, en outre, qu’il est important de poursuivre les efforts de riposte communautaires, nationaux, régionaux et mondiaux. C’est la quatrième réunion organisée par ledit comité.
Dans sa déclaration établie à l’issue de la réunion et publiée hier, le comité a aussi remercié l’OMS et ses partenaires pour leurs efforts de riposte à la pandémie de Covid-19.
Après un débat et un examen complet des données, le comité a convenu, à l’unanimité, que l’épidémie constituait toujours une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Il a présenté cet avis au Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Qui, à son tour, a accepté l’avis du comité et a confirmé que la flambée de Covid-19 constituait toujours une USPPI. Le 30 janvier, le Directeur général avait déclaré une USPPI. Ce qui correspond au plus haut niveau d’alerte de l’OMS, dans le cadre du RSI. Alors qu’il y avait moins de 100 cas et qu’il n’y avait aucun décès, en dehors de la Chine. Il a communiqué l’avis du comité aux États parties en tant que recommandations temporaires dans le cadre du RSI.
‘’Cette pandémie est une crise sanitaire exceptionnelle, dont les effets seront ressentis pendant des décennies’’, déclare le Dr Tedros au comité dans son allocution d’ouverture, vendredi dernier. A son avis, de nombreux pays qui croyaient que le pire était passé sont maintenant aux prises avec de nouvelles flambées. ‘’Certains pays qui ont été moins touchés au cours des premières semaines, voient maintenant le nombre de cas et de décès augmenter. Certains pays ont réussi à maîtriser des flambées de grande ampleur’’, ajoute-t-il.
Le comité a formulé plusieurs recommandations à l’intention de l’OMS et des États parties. Il a recommandé à l’OMS de continuer à faire appel à des organisations multilatérales et à des partenaires aux niveaux mondial et régional pour la préparation et la riposte à la Covid-19. Ce, afin d’aider les États membres à maintenir leurs services de santé, tout en accélérant les travaux de recherche pour permettre, à terme, l’accès aux outils de diagnostic, aux traitements et aux vaccins.
Il a recommandé aux pays d’appuyer ces travaux de recherche, y compris en les finançant, et de prendre part aux efforts visant à permettre une répartition équitable des outils de diagnostic. Mais également d’appuyer des traitements et des vaccins, notamment en participant au dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19 (accélérateur ACT), entre autres initiatives.
Le comité a également recommandé aux pays de renforcer la surveillance de la santé publique pour l’identification des cas et la recherche des contacts. Ce y compris dans les pays disposant de peu de ressources, vulnérables ou à haut risque. Il faut aussi, dit-il, maintenir les services de santé essentiels grâce à un financement, un approvisionnement et des ressources humaines suffisants. Il a été recommandé aux pays d’appliquer des mesures et des conseils proportionnés concernant les voyages, sur la base d’évaluation des risques et de revoir régulièrement ces mesures.
VIVIANE DIATTA