La prévention par l'opération ''Octobre rose''
La Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca) a lancé hier son opération de prévention contre le cancer du sein plus fréquent chez la femme.
L'opération ''Octobre rose'' contre le cancer a été lancée hier à Dakar à l'initiative de la Ligue sénégalaise contre la maladie (Lisca). Elle consiste en une campagne de dépistage du cancer du sein durant tout le mois d'octobre. Ainsi, la Lisca propose à 15 000 francs - au lieu d'au moins 60 000 F Cfa - une mammographie à toutes les femmes âgées de de 40 à 74 ans.
Selon le directeur général de la Santé et de l'action sociale, Pape Amadou Diack, la meilleure manière de lutter contre le cancer du sein est le développement de la prévention et la sensibilisation. ''Cette maladie touche les sujets appartenant à la tranche d'âge la plus productive. Chaque année, 20 000 cas de cancers sont détectés au Sénégal dont 1 200 cas du cancer du col de l’utérus et 860 cas du cancer du sein. Elle n'épargne pas les enfants et touche 800 nouveaux cas par an'', a fait savoir le docteur Diack. ''L'accessibilité aux médicaments doit être facilitée. Les médicaments sont très chers donc la prévention demeure et reste la stratégie la plus efficace'', a-t-il dit.
Par ailleurs, le président de l'Institut de lutte contre le cancer, le professeur Mamadou Diop, a soutenu que le diagnostic précoce permet de réaliser une prise en charge plus efficace en termes de survie, de coût financier et d'esthétique. ''A un stade avancé, le cancer ne peut se guérir qu'au prix d'une amputation du sein après un traitement long, difficile et très coûteux. Notre ambition est une prise de conscience nationale de l'importance du dépistage par la mammographie mais aussi pour ceux qui n'ont pas de moyens par l'auto examen mensuel'', a expliqué le professeur Diop. ''Pour une bonne prise en charge, il faut deux millions en moyenne. Il n'y a pas une subvention de l'État'', a-t-il informé.
La fécondité tardive, cause de cancer du sein
De l'avis du professeur Mamadou Diop, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme et est sa première cause de mortalité. A ce jour, son diagnostic est fait à un stade avancé dans 70% des cas et le taux de survie à 5 ans est seulement de 13%.
Ce qui explique la fréquence de la maladie chez la femme est, entre autres, la non fécondité ou la fécondité tardive. ''Une femme qui n'a jamais eu d'enfant ou dont la première grossesse menée à terme est tardive (après 30 ans), a un risque sensiblement élevé de développer un cancer du sein. Le cancer du sein est qualifié de cancer hormono-dépendant. Toute cause d'augmentation du taux d'oestrogènes dans l'organisme est un facteur de risque. La ménopause tardive et la puberté précoce qui signifient une plus grande quantité d'oestrogènes dans l'organisme durant la vie sont aussi des facteurs de risque'', a expliqué la spécialiste.
Les facteurs de risques de cette maladie sont aussi le tabac et l'alcool. A en croire en outre Mamadou Diop, l'alimentation en matières grasses notamment en graisses saturées et en protéines animales augmenterait le risque de cancer du sein. En revanche, les légumes, les fruits et les aliments contenant de la B-carotène, de la vitamine C et D protégeraient contre le cancer.