Le Rdses pointe l'échec de l'Etat et le clientélisme du patronat
Le Regroupement des Diplômés Sans Emplois du Sénégal (RDSES) a jugé négative l'action du gouvernement dans la lutte contre le chômage, tout en dénonçant les pratiques clientélistes du secteur privé.
Bilan trop faible ! C'est la note attribuée par le Regroupement des diplômés sans emplois du Sénégal (Rdses) au projet gouvernemental de lutte contre le chômage des jeunes. Les recettes du président Macky Sall sur ce plan sont loin d'être fameuses, à quelques semaines de la célébration du deuxième anniversaire de son arrivée à la tête du pays.
«Il s'était engagé sur 500 000 emplois, soit 100 000 emplois par an durant son magistère, mais nous constatons que rien n'a été fait jusque-là. L'espoir placé en lui est en train de se dissiper derrière des discours et des tâtonnements inexcusables. Le bilan est vraiment négatif'', a indiqué Ousmane Charly Mbaye, le coordonnateur du mouvement, au cours d'une conférence de presse hier.
Le pire pour eux est que «Macky Sall risque de ne pas tenir ses engagements. Au rythme où vont les choses, nous affirmons que nous n'avons pas été pris en compte dans le programme Yoonou Yokkute'', a dit M. Mbaye. Sur la question du financement des projets des jeunes, le Rdses est formel : «Aucun de nos projets n'a été financé, rien n'est concrétisé'', a souligné Moussa Monteiro, le chargé de la communication.
Après avoir regretté les lenteurs observées dans l'effectivité des activités du FONGIP qui polarise beaucoup d'espoir chez les porteurs de projets, le RDSES a fustigé le comportement du secteur privé dans le combat pour l'emploi des jeunes. Il «doit être le moteur de la croissance et le pourvoyeur d'emplois. Mais nous voyons qu'il fonctionne sur des bases purement clientélistes et selon les principes du népotisme», a affirmé Ousmane Charly Mbaye. Solution préconisée : que l'Etat oblige le patronat à recruter les jeunes en contrepartie de la réduction des taxes dont il bénéficie.
Viviane DIATTA