L'Etat du Sénégal récolte 66 milliards pour la phase d'urgence
Les bailleurs de fonds ont donné hier l'impression d'être devenus plus exigeants devant les projets d'aide au développement. Au cours de la table ronde présidée par le ministre des Finances, en partenariat avec l'organisation «La facilité africaine de l'eau», rares sont les partenaires techniques et financiers qui se sont engagés à apporter une contribution financière urgente.
Ils ont joué la carte de la prudence, malgré les vibrants plaidoyers des ministres de l'Urbanisme et de l'Habitat, Mme Khoudia Mbaye, de l'Hydraulique et Assainissement, M Oumar Gaye, du Tourisme et des loisirs, M Youssou Ndour et de la Restructuration et aménagement des zones d'inondation, M Khadim Diop.
Dans sa volonté de trouver des solutions durables à la lancinante question des inondations qui causent un préjudice estimé à 50 milliards de F Cfa, le gouvernement d'Abdoul Mbaye s'est appuyé sur son Programme décennal de lutte contre les inondations (Pldi) d'un coût de 766 milliards 988 millions de F Cfa. Ce programme démarré en 2012 comporte trois volets : la phase d'urgence 2012-2013 d'un montant de 66 milliards 375 millions de F Cfa a été validée, lors du conseil présidentiel qui s'est tenu au mois de septembre dernier.
Les deux autres volets concernent le Programme d'eau potable et d'assainissement du millénaire (Pepam) qui couvre la période 2005-2015 et qui nécessite 250 milliards de F Cfa et le Plan d’action de gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE), dont les besoins de financement sont estimés à 23,859 milliards de francs CFA dont un montant de 3,503 milliards de francs Cfa est déjà mobilisé.
Dans un langage diplomatique, les partenaires techniques et financiers ont tenu à rappeler des engagements déjà contractés avec le gouvernement sénégalais non sans manifester leur intention d'accompagner le gouvernement dans ses démarches de rupture. Au finish, grâce au soutien de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Banque islamique de développement, la phase d'urgence a pu trouver bailleur, tout à l'honneur du ministre des Finances, Amadou Kane.
«A l’issue du tour de table, nous sommes heureux de constater et d’annoncer à notre population que cette phase d’urgence du Programme décennal de lutte contre les inondations a été bouclée. Pour le financement de la phase d’urgence d’un montant de 66,375 milliards, l’État du Sénégal, en dépit des difficultés, avait pu libérer 17 milliards francs Cfa du budget de 2012- 2013», a-t-il souligné.
Si l’Arabie Saoudite, la Banque mondiale ont manifesté ouvertement leur volonté d'accompagner l’État du Sénégal, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), l’Union européenne (UE), la Banque ouest-africaine de développement et l'Union économique et monétaire ouest-africaine veulent plancher sur les requêtes. Au moment où les ambassadeurs de la Chine, de l’Espagne, de la Corée, des Pays-Bas, du Japon et le représentant de l’Allemagne ont magnifié l'excellence de la coopération bilatérale entre leurs pays respectifs et le Sénégal.
Matel BOCOUM