La présidente Joyce Banda dit avoir été victime d'une tentative d'assassinat
La présidente du Malawi Joyce Banda dit avoir été victime d'une tentative d'assassinat il y a deux ans quand elle s'opposait à la dérive autocratique de son prédécesseur Bingu wa Mutharika alors qu'elle était encore vice-présidente, dans une interview au "Sunday Times" sud-africain.
Mme Banda, qui a été exclue du parti de Mutharika fin 2010, affirme avoir découvert les preuves de la tentative d'assassinat depuis qu'elle est devenue chef de l'Etat, après le décès du président en avril. "J'étais dans la voiture n°5 quand ils ont heurté la voiture où j'étais censée me trouver. (. . . ) Un camion est arrivé du bush, plein de maïs. On m'a empêché d'accéder au rapport sur l'accident jusqu'à ce que je sois présidente. J'ai vu que le camion appartenait au système. Ils ont heurté (la voiture) où je devais être assise", a-t-elle raconté au journal dominical.
Elle a ajouté qu'elle avait changé de véhicule au dernier moment sur les conseils de sa propre sécurité.
Joyce Banda a laissé entendre à l'hebdomadaire qu'elle se présenterait à la présidentielle de 2014, expliquant qu'il fallait poursuivre le combat contre la corruption et le népotisme de son prédécesseur, et ciblant particulièrement l'ex-ministre des Affaires étrangères Peter Mutharika, frère et ancien successeur désigné de Bingu wa Mutharika.
"Son frère est toujours là"
"Vous devez comprendre que son frère est toujours là et qu'il attend pour le job, et le frère a aussi des sympathisants. Pendant les huit ans que (Mutharika) a passé au pouvoir, la principale chose qui a empiré était le népotisme. Je dois être extrêmement prudente (. . . ), faire le ménage est la principale difficulté", a-t-elle déclaré. "Ce n'est pas une chasse au sorcières, c'est faire le ménage, et personne ne sera destitué sans preuve qu'il y a eu vol ou corruption", a précisé la présidente malawite à l'adresse de la communauté internationale.
Depuis son arrivé au pouvoir, Mme Banda a entrepris de relancer l'économie en dévaluant la monnaie nationale et de regagner la confiance des donateurs internationaux, échaudés par la mauvaise gestion de l'ancien président Mutharika. Elle a écarté des proches de son prédécesseur et pris quelques mesures spectaculaires, comme le rétablissement de l'ancien drapeau qu'il avait fait changer.