«La situation du pays est très difficile»
Malick Sarr reconnaît «la situation difficile du pays même si elle n’est pas imputable à Macky Sall.
Alors que beaucoup de ses camarades font dans la politique de l’autruche lorsqu’on les interpelle sur la demande sociale, Malick Sarr lui, se veut «franc» vis-à-vis des Sénégalais. Le président du Conseil d’orientation de l’Agence des aéroports du Sénégal reconnaît que «la situation du pays est très difficile». Mais s’empresse de l’imputer à l’ancien régime. «Cette situation, nous ne pouvons pas ne pas la vivre», dit-il. «Le Sénégal traîne une dette de 3021 milliards. Chaque mois, l’Etat paie 52 milliards pour résorber le gap», précise M. Sarr. Il a invité alors les jeunes à faire preuve de patience. C’était hier à l’occasion du panel organisé par le Mouvement des élèves et étudiants républicain (Meer), à l’Ucad. Son camarade Souleymane Fall, cadre de l’Apr, ne doute pas une seconde de la «faisabilité» du programme Yoonu Yokkute qui est «le 1er projet expérimental dans l’histoire du Sénégal». Le coordonnateur du Cercle des intellectuels pour l’élection de Macky Sall (Cirem) estime que beaucoup de choses ont été réalisées contrairement à ce que soutient la Fédération nationale des cadres libéraux (voir l’édition de EnQuête d’avant-hier dans un communiqué rendu public. Il en veut pour exemple les 1 200 hectares mis à la disposition des paysans et la bourse allouée aux familles les plus démunies. Quant à la question du chômage, M. Fall assure que les 300 000 emplois par an promis par Macky Sall seront réalisés ; Toutefois, il tient à lever toute équivoque : «Aucun pays au monde n’a réglé le chômage des jeunes par le recrutement dans la fonction publique, mais par l’initiative privée. Grâce au Fongip, 30 000 projets seront financés par an». Le sociologue Djiby Diakhaté lui, a plutôt exhorté les jeunes militants de l’Apr à plus d’«éthique» et de «morale» et cultiver la «mystique du travail». Cet enseignant à l’université de Dakar considère que les Sénégalais ne travaillent pas assez et ont fini par croire que «la réussite ne se mérite pas mais se négocie». Pour renverser la tendance, M. Diakhaté pense qu’il y a des règles et que les citoyens doivent s’engager à appliquer ces règles.