Ces sujets non évoqués par le PM
Si plusieurs sujets ont été abordés par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de sa déclaration de politique générale, il a néanmoins omis certains thèmes qui étaient très attendus. Le chef du gouvernement n’a pas éclairé la lanterne des citoyens sur la problématique de l’émigration irrégulière ni sur le sujet de l’homosexualité. En revanche, il a fourni des réponses claires concernant la réforme du F CFA.
Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Ousmane Sonko a omis certains sujets qui étaient pourtant très attendus. Parmi ceux-ci, la problématique de l’émigration irrégulière. De nombreux jeunes Sénégalais, à la recherche de meilleures opportunités économiques, meurent en mer et parfois dans le désert. Le vendredi 19 et le samedi 20 juillet, plus de 250 migrants venus de différents pays d’Afrique de l’Ouest, dont plusieurs femmes, ont été interceptés. Au mois de septembre, une pirogue à la dérive, remplie de migrants morts (30 dénombrés), a été découverte à 70 km, au large des côtes sénégalaises. Ainsi, ils continuent de braver les dangers pour rejoindre l’Europe ou ailleurs (Nicaragua).
Évoquant la cause de ce phénomène, Babacar Ndiaye, chercheur principal au Timbuktu Institute, affirme à VOA que le principal moteur est le manque d'emploi et de perspectives. "La Banque mondiale estime que 12 millions de jeunes entrent chaque année sur le marché du travail, mais seulement trois millions d'emplois sont créés en Afrique", a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement était également attendu sur la question de l’homosexualité. Durant le magistère de Macky Sall, l’opposition en avait fait son cheval de bataille. Ousmane Sonko avait promis, en 2022, lorsqu’il était opposant, que ce serait l’une des premières lois qu’il ferait voter s’il arrivait aux responsabilités. Beaucoup réclament la criminalisation de l’homosexualité.
Mais hier, le PM a servi une réponse laconique en apportant sa définition du genre. Pour lui, quand on parle de genre, on parle d’homme et de femme, donc il n’y a pas de place pour les homosexuels.
Cependant, il existe déjà une loi sanctionnant toute personne ayant commis un acte contre nature avec un individu de son sexe. L’article 319.3 du Code pénal prévoit un emprisonnement d’un à cinq ans et une amende de 100 000 à 1 500 000 F CFA (150 euros à 2 200 euros).
Une proposition de loi visant à durcir la législation en vigueur a été récemment faite par Cheikh Bara Doli. C’était la deuxième proposition déposée à l’Assemblée nationale visant à renforcer la législation sur l’homosexualité. Il s’agit d’une condamnation de dix à quinze ans de prison ferme, d’une amende de 1 à 5 millions de francs CFA et d’instaurer des ‘’délits de bisexualité, de transsexualité, de nécrophilie et de zoophilie’’.
La question monétaire est également très préoccupante pour les Sénégalais et les Africains de manière générale. Depuis l’installation des nouvelles autorités, on ne parlait presque plus de la monnaie. Interpellé sur la question hier, Ousmane Sonko a réitéré la volonté du gouvernement : "Le CFA, tel qu’il est, ne correspond pas aux besoins de notre pays. Je ne peux pas entrer dans les développements techniques." Avant d’ajouter : "On a dit qu’il faut qu’il soit réformé. Si on peut l’avoir dans le cadre de l’UEMOA, c’est mieux. Il faut qu’on parle avec la communauté. Si les autres sont d’accord, on ira dans cette direction. S’ils ne sont pas d’accord, on aura le droit d’y aller seul."
BABACAR SY SEYE