Publié le 4 Jan 2025 - 19:25
À LA DÉCOUVERTE DE SERIGNE M. M. NDIEGUENE

Celui qui faisait 100 rakkas chaque nuit

 

La famille Ndiéguène de Thiès va célébrer demain, samedi, la 68e édition de leur magal. C'est l’occasion pour EnQuête de revenir sur le parcours de Serigne Mouhamadou Moustapha Ndiéguene, surnommé Boroom Dalling Koor.

 

Serigne Mouhamadou Moustapha Ndiéguene, surnommé « Boroom Dalling Koor » (allégeance qui ne s'arrête jamais, même dans l’au-delà), est né le 15 juin 1940 au quartier Keur Mame El Hadj à Thiès. Il est le fruit de l'union sacrée que le bon Dieu a bien voulu tisser entre EL. Mouhamed Ndiéguene (1890-1997) et Sokhna Aminata Diba (1904-1988). Cette dernière était une femme vertueuse, un exemple achevé de piété dévouée, suscitant l'espoir par son comportement exemplaire.

Son père, Mame El Hadj Mouhamed Ndiéguene, raconte qu'au moment de la naissance de ce fils, il était en plein culte de l'agrément de Dieu. Le Prophète lui a révélé que l'enfant qui allait naître serait une sorte de récompense, à tel point qu'il lui a recommandé de le nommer comme lui. Mame El Hadji Mouhamed Ndiéguene a également fait remarquer qu'il avait vu en songe le saint Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (rta) lui adresser de vives félicitations pour le bienfait incommensurable que le Tout-Puissant venait de lui accorder. Cet état de fait justifie l'acte posé par El Hadji Mouhamed Ndiéguene.

Selon Amary Gueye, membre de la cellule de réflexion et d’initiative de la 68e Édition du Gamou, de sa naissance à son rappel à Dieu, le guide spirituel a été accompagné par son homonyme, le Prophète (PSL). Il avait l'habitude, selon lui, de dire à haute et intelligible voix pendant les derniers jours de sa vie sur terre qu'il recevait la visite de son homonyme tous les jours. "Il m’est impossible de rester une journée sans voir mon homonyme", avait-il l'habitude de dire pour exprimer le caractère ésotérique de ce qui les liait.

Il faut rappeler que c'est dès son enfance que les gens ont commencé à se faire une idée de ce qu'il allait devenir. Contrairement à la majeure partie de ses semblables, il n'a pas emprunté le chemin des enfants de son âge. Il ne s'est pas prêté aux jeux d'enfants. « C'est dès sa naissance qu’il est devenu adulte. Il a eu très tôt une orientation de piété sans pareille. Tous ses paroles et ses actes se résumaient au suivi des préceptes de l'islam. Il faisait 100 rakkas chaque nuit et priait systématiquement sur le Prophète (PSL) qu'un jour son père et guide l'appela pour lui donner un nom de Dieu. Il déclare que ce fut la nuit où il le prononça qu'il gravit des échelons insoupçonnés dans la voie de Seydina Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (Que Dieu l'agrée) », témoigne M. Guèye.

C'est son père, El Hadji Mouhamed Ndiéguene, qui l'a initié à l'apprentissage du Saint Coran. À cette époque, on était en plein dans les travaux de réalisation de la mosquée de Mame El Hadji Ndiéguene. C'est son père qui lui a fait suivre toutes les formations religieuses nécessaires, tant sur le plan ésotérique qu'exotérique. Il avait l'habitude de dire à qui voulait l'entendre qu'il n'y avait pas lieu que les gens aient des appréhensions sur ses paroles et ses actes, car il les tenait de son père. Ce dernier n'a cessé de dire : "C'est moi qui ai façonné Moustapha. Tout ce qui est en lui porte mon empreinte". Il était intimement lié à son père, avec qui il ne s'est jamais séparé jusqu'à son pèlerinage à la Mecque, à l'âge de 40 ans.

Sur le plan exotérique (zaahir), il faut relever que le saint homme et ses compagnons s'étaient perdus dans les lieux saints de l'Islam. Au moment où ils tournaient en rond pour se situer par rapport à la Kaaba, il vit son père leur dire : "Suivez-moi. Je connais l’endroit que vous cherchez". Ils s'exécutèrent jusqu'à ce qu'ils virent leur guide entrer dans le Mausolée du Prophète Mouhammad (PSL). Telle est certainement la rançon divine d'une piété faite avec détermination, désintéressement et dévouement. C'est dès son enfance que les signes avant-coureurs de son érudition se sont manifestés. D'où le double pilier qu'il constitue, tant pour la famille de Mame El Hadji que pour la confrérie Tidianya’’, raconte M. Guèye.

57 ans au service de son maître spirituel El Hadj Mouhamed Ndiéguene

Boroom Dalling Koor était très proche de son père, dont il était à la fois le bras droit et le confident. Il était son aide de camp attitré, ce qui fait qu'il avait l'habitude de soutenir, et à juste raison, qu'il n'y avait pas dans ce bas monde quelqu'un qui connaissait El Hadji Mouhamed Ndiéguene mieux que lui. "Je le connais mieux ici-bas et je le connaîtrai mieux que quiconque dans le monde invisible", disait-il. Son père l'aimait d'un amour viscéral et lui demandait de se garder d'avoir des amis. Ce qui n'est pas surprenant, car il n'a connu que son père, avec qui il a vécu pendant 57 ans. Il ne voulait que ce que ce dernier voulait et ne détestait que ce qu'il détestait. Quand il l'appelait, il cessait toute activité pour aller à sa rencontre. Au lendemain des Gamous, il venait lui remettre les hadiyas donnés par les disciples.

« Au cours d'une visite qu'il lui a rendue en compagnie des disciples (Talibés), Mame El Hadj Mouhamed Ndiéguene était tellement satisfait de lui qu'il lui fit savoir ceci : "Moustapha, sache que les disciples qui t'accompagnent sont des 'Dalling Koor'. Autrement dit, leur allégeance ne va jamais s'arrêter jusqu'à ce que nous nous retrouvions tous dans l’au-delà. Toi, tu es le général des Dalling Koor."

Serigne Moustapha était le modèle achevé du disciple déterminé, engagé et discipliné envers son maître spirituel (son père). Il lui rendait tous les services imaginables. ‘’Quand il atteignit un âge avancé qui l'empêchait de s'acquitter convenablement des tâches liées à l'exercice du Califat, Boroom Dalling Koor prit le relais pour les effectuer dans les règles de l'art. Que ce soit partout au Sénégal, il n'hésitait pas à aller trouver les disciples pour les aider à conforter leur foi islamique et leur allégeance confrérique. Il faut rappeler que c'est son père qui lui a donné le wird Tidjane et toutes les autres initiations s'y afférentes’’, rappelle Amary Guèye.

Parmi les témoignages les plus significatifs que son père a faits envers lui, on peut retenir celui qu'il a formulé en 1993, le jour où il lui a rendu visite dans la nouvelle maison qu'il avait construite (Keur Guou Bèss). Ce jour-là, son père avait frappé le sol de la maison avec le bâton qu'il tenait avant de lui faire savoir ceci : "Moustapha, sache que ton homonyme, le Prophète Mouhamed, est satisfait de toi."

Serigne Mouhamadou Moustapha Ndiéguene était d'une modestie digne d'un homme de Dieu. Aux nombreux disciples qui le sollicitaient pour la prise du wird Tidjane, il se gardait de les initier, car il n'avait pas encore reçu la bénédiction de son père. Un moukhadam du nom d’El Hadj Sam Seck informa son père, qui fut surpris par ce comportement. Il l'appela aussitôt pour lui donner l'autorisation officielle de donner le wird (Idiaza) aux disciples qui le sollicitaient. El Hadj Sam Seck, présent, ne se fit pas prier pour demander le wird à Serigne Mouhamadou Moustapha Ndiéguene. Il était submergé par un bonheur incommensurable d'être le premier disciple à être initié à la voie de Seydina Cheikh Ahmed Tidiane Chérif par un homme de cette dimension.

Une zone aménagée dénommée Medinatoul Moustapha à Thiès

L'amour pour son homonyme a donné lieu à la création d'une zone aménagée dénommée Medinatoul Moustapha (La localité du Prophète), située à Thiès, dans le quartier de Nguinth Extension, et qui dispose d'une grande mosquée et d'une zawiya en cours de construction. Son Khalife, Serigne Ass Mouhamed Ndiéguene, veille aux travaux sous l'autorité éclairée de son père et guide, Serigne Ahmed Cissé Ndiéguene.

Il est à rappeler que le Gamou en est à sa 68e édition et le thème central est : « L’Éthique et la déontologie du Prophète Seydouna Mouhamed (PSL) : L’Exemple de Serigne Moustapha Ndiéguene, le Prototype du Modèle Mouhamadiènne. » Cet événement a été tenu pour la première fois en 1957. C'est suite à la bénédiction de son père et guide, Mame El Hadj Mouhamed, que Boroom Dalling Koor célébrera le Gamou.

L’événement est l’un des moments phares de la Hadara Ndieguene. « La 68e édition du Gamou de Serigne Moustapha Ndiéguène, prévue demain, mettra en lumière la pertinence des valeurs morales incarnées par le Prophète Muhammad (PSL). L'événement invite à une réflexion profonde sur les crises contemporaines, notamment la décadence des valeurs dans une ère dominée par les dérives des réseaux sociaux et la montée des comportements contraires à l’éthique islamique. Cet événement spirituel mettra également à l'honneur la vie et l'héritage de Serigne Moustapha Ndiéguène, figure emblématique du soufisme sénégalais, qui a incarné par son comportement et son enseignement les vertus prophétiques : altruisme, générosité et sens du pardon », renseigne Amary Gueye, membre de la cellule de réflexion et d’initiative de la 68e Édition du Gamou.

CHEIKH THIAM

Section: 
THIÈS : 8E ÉDITION DE LA JOURNÉE NATIONALE ‘’SETAL SUNU RÉEW’’ : Le général Tine salue un concept Armée-Nation rénové
SAINT-LOUIS : 8e ÉDITION DU ‘’SETAL SUNU RÉEW’’ : Le concept Armée-Nation traduit en acte
8e ÉDITION DE LA JOURNÉE NATIONALE DE NETTOIEMENT : L’invite de Diomaye à la population sénégalaise
Les déboires judiciaires de google
Ziarra Omarienne de Louga
Chanvre Indien
Rapport world population prospects 2023
AVANT-PROJET DE LOI PORTANT CODE DE LA PUBLICITÉ : L'autre chantier d’Aliou Sall
NOMINATION DE CADRES SUPÉRIEURS À LA POLICE NATIONALE : Le Général Tine annonce des changements stratégiques
MEURTRE DE DIARY SOW : Le récit glaçant de E. M. Fall
KOLDA - GROSSESSES PRÉCOCES EN MILIEU SCOLAIRE : 91 cas recensés en 2024
ENTRETIEN AVEC MOUHAMED F. DÉME, EXPERT (CANDIDAT AU SG DU TOURISME) : ‘’ Je m'engage à offrir au Sénégal et à l'Afrique une meilleure visibilité’’
OFFICE DU BAC, GENDARMES EN MISSION, L’EAU À ZIGUINCHOR, VOTE DU SÉNÉGAL AUX USA… : Guy Marius Sagna adresse 25 questions écrites au gouvernement
ESCROQUERIE AU VISA : Ousseynou Ndoye, un énième vendeur de rêve, appelé à la barre
Ziarra de Léona Niassène
Nomination membres CNRA
Indemnisation ex-détenus
MEURTRE DIARY SOW : ADHA exige des mesures renforcées de protection des enfants
UNIVERSITÉ ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR : La Coordination des étudiants suspend son mot de grève
DÉCRETS D'AVANCE – INDEMNISATION DES VICTIMES… : Abdou Mbow interpelle le ministre des Finances