Publié le 14 Feb 2014 - 13:12
MAMADOU DIA, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SDE

«La qualité de notre eau est bonne»

 

«L'eau est une denrée sûre au Sénégal en physico-chimiques. Il y a des exceptions liées au fluor mais des programmes d'amélioration sont mis en place par l'installation prochaine des deux stations de déférisation et de défluorisation. D'ici quelques années, on aura une eau totalement acceptable au plan organoleptique.»

 «L'Oms n'a pas de normes...»

Ces assurances sont du directeur général de la Sénégalaise des eaux, Mamadou Dia. Selon lui, la création d'un Comité national de suivi de la qualité de l'eau par arrêté du ministre de l'Hydraulique entre dans ce cadre. «Il sera question avec ces stations d'enlever le fluor et le fer dans l'eau en vue d'améliorer la qualité de l'eau.»

S'agissant du non-respect des normes établies par l'Organisation mondiale de la santé, le Dg de la Sde répond : «il faut savoir faire la part des choses. L'Oms n'a pas de norme, elle n'a que des recommandations guides. Ce sont les pays qui définissent leurs propres normes. On peut avoir une norme sénégalaise, tunisienne...» Ainsi, ajoute-t-il, «on ne peut pas parler de risque sanitaire, car si on parle de denrée alimentaire, la mieux contrôlée au Sénégal, c'est l'eau. Notre laboratoire contrôle chaque année plus de 8 300 échantillons en analyse bactériologique, et plus de 2 300 échantillons en physico-chimiques.»

 «Pas de microbe dans l'eau»

Pour renforcer son argumentaire, le patron de la Sde souligne même que «les populations sentent souvent le goût du javel dans l'eau du robinet, cette eau ne peut pas contenir de microbes avec ce javel. C'est ce que nous appelons le chlore résiduel. Le coin le plus reculé de notre réseau a ce javel.» Au total, M. Dia affirme que le laboratoire de la Sde procède à des contrôles rigoureux. «L'ensemble des exigences de contrôle sont respectés. Vu que la Sones ne dispose pas de laboratoire, elle a passé des contrats avec Caritas et l'Institut Pasteur pour contrôler ce que nous faisons.»

S'agissant de la cherté des branchements sociaux, «dans le périmètre affermé, les branchements sont gratuits, on parle d'ailleurs de branchement social supporté à 100% par la Sones et son coût moyen est de 100 000 francs Cfa».

 «Prix de l'eau : une baisse n'est pas à l'ordre du jour»

Par ailleurs, le Directeur général de la Sde soutient que la baisse du prix de l'eau ne peut être à l'ordre du jour vu qu'il risque d'entraîner une productivité au rabais. «C'est le prix juste qui est appliqué dans notre pays. Le tarif est resté inchangé depuis 2003. C'est à saluer. La Sde paie chaque année 20 milliards à la Senelec pour pouvoir produire l'eau et la distribuer aux clients. C'est le prix de l'eau qui permet de réaliser les infrastructures hydrauliques et le remboursement de la dette achevée par la Sones. On essaie de faire en sorte que les tarifs soient socialement acceptables.»

 «Dans le secteur, la concurrence n'est pas économiquement viable»

A propos du monopole, Mamadou Dia révèle que la Sde se prépare à la concurrence étant donné qu'elle en est à son dernier contrat de renouvellement. Mais il ne manque pas de faire cette remarque : «l'eau est un monopole naturel, la concurrence n'est pas économiquement viable dans le secteur de l'eau. Il ne peut y avoir qu'une alternance. L'Etat ne peut pas choisir plusieurs opérateurs à moins qu'il développe une réforme institutionnelle par zone géographique, mais ce n'est pas efficace. Ce qui est efficace, c'est de lancer la concurrence quand on recrute l'entreprise qui présente les meilleures conditions et les meilleures garanties».

 

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