Publié le 5 Sep 2012 - 00:06
MAMOUDOU TOURÉ, UN AFRICAIN AU CŒUR DE L’ÉCONOMIE MONDIALE

Itinéraire de l'économiste ''des deux rives''

 

 

Il a occupé les plus hautes fonctions économiques internationales, a été ministre de la République et ambassadeur de la Mauritanie à Paris. Tout ceci et entre autres étapes de la vie de Mamoudou Touré résumé dans un ouvrage écrit par les journalistes Mamoudou Ibra Kane et El Hadji Kassé.

 

''Mamoudou Touré, un Africain au cœur de l'économie mondiale''. Tel est le titre d'un ouvrage réalisé par Mamoudou Ibra Kane et El Hadji Hamidou Kassé et préfacé par le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Les deux journalistes sont revenus sur le long parcours de cet économiste qui a eu à servir deux pays différents : le Sénégal et la Mauritanie. Écrit en forme de portrait, ce livre de 219 pages contient 12 chapitres qui retracent la vie de Mamadou Touré.

Originaire du village de Thilogne à 700 km de Dakar, ce Sénégalo-mauritanien est né deux fois ; M. Touré a vu le jour officieusement en 1926 et officiellement en 1928 à Kaedi en Mauritanie d'où ce surnom des auteurs ''l'enfant des deux rives''. Il fréquenta l’École primaire supérieure Blanchot, ex-école des fils de chefs où il fut exclu pour pour manifestation grave. Mamoudou Touré et huit autres jeunes avaient été accusés par un professeur de tricherie. ''J'ai été vexé par un maître qui ne savait rien, qui interrompt une formation et qui s'en fiche'', regrette Mamoudou Touré.

 

Mauritanien et Sénégalais

 

Cette partie est suivie par une autre étape de la vie de l'ancien ministre de l'Économie et des Finances du Sénégal sous Abdou Diouf. Et il s'agit de l'époque où il était fonctionnaire à la Communauté économique européenne (CEE), en Juin 1958. À Bruxelles, Mamoudou Touré s'occupe de la mise en œuvre des orientations retenues dans le Traité de Rome relatives au développement économique des pays associés. Son meilleur souvenir de son passage dans ce qui deviendra l'Union européenne, reste la visite du leader congolais Patrice Lumumba.

 

''On ne peut pas dépenser plus que ce que l'on gagne''

 

Après des années passées loin de ces territoires qui l'ont vu naître, l'ancien pensionnaire de l'EPS Blanchot à Saint-Louis se lance dans la diplomatie. Et ce ne sera pas pour le compte du Sénégal, mais pour être ambassadeur de la Mauritanie à Paris, une année après l'indépendance de beaucoup de colonies françaises. Entre autres postes occupés par Mamoudou Touré, on peut citer son passage au Fonds monétaire international (FMI) qu'il rejoint en avril 1967. ''Vous pouvez diviser le monde en deux, les gauchistes et les autres, et chacun aura une position selon ses convictions, mais tout le monde s'accordera pour dire que l'on ne peut raisonnablement pas dépenser plus que ce que l'on gagne'', souligne-t-il parlant des politiques d'ajustement.

 

Répond à l'appel de Diouf en 1981

 

Après avoir servi pour des organisations internationales économiques comme politiques et pour la Mauritanie, l'heure est venue pour Touré d'offrir ses services au Sénégal, son autre pays. Et c'est en août 1981 qu'il sera nommé ministre du Plan, pour répondre à l'appel d'Abdou Diouf. Il sera également ministre de l'Économie et des Finances. C'est sous son passage dans ce ministère qu'il expose aux Sénégalais son rapport de plus de vingt pages, sur la situation du pays. Il appellera ainsi ses concitoyens à redoubler d'efforts. Une partie de sa vie privée ainsi que des témoignages de hautes personnalités comme Abdou Diouf, Prosper Youm ou encore Cheikh Hamidou Kane sont à retrouver dans cet ouvrage qui sera présenté samedi prochain.

 

AMADOU THIAM

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

Section: 
PROJET MUSLAB - MÉMOIRE VIVE : La valorisation du patrimoine sénégalais
60 ans Sorano
ASSISES NATIONALES DES MÉDIAS : Les grandes lignes du rapport final
ASSISES DES MÉDIAS AU SÉNÉGAL : Un tournant incertain pour une presse en crise
14ᵉ ANNIVERSAIRE DE Y EN A MARRE : Afrikki pour finir en beauté
SODAV : Un bilan encourageant, des défis à relever
RAPPORT ANNUEL SODAV 2024 : Des résultats en hausse malgré des défis financiers à maîtriser
Édito Commun : Face au monstre, des concertations en trompe-l’œil ?
INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES : Cinq projets révélés, cinq talents célébrés
KOLDA - LUTTE CONTRE LA PRATIQUE DE L’EXCISION : Les populations situées le long de la frontière ciblées
CRISE ENTRE ISRAËL ET LA PALESTINE : L'appel au calme lancé par l'ambassadeur Yuval Waks
LETTRE OUVERTE À SON EXCELLENCE MONSIEUR, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ET À MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE : L'Etat va-t-il continuer à rester impassible face à la situation catastrophique de la presse sénégalaise ?
CTD Diamant Noir : Une plume intelligente au service du rap
GACIRAH DIAGNE, PRÉSIDENTE ASSOCIATION KAAY FECC, DIRECTRICE ARTISTIQUE FESTIVAL KAAY FECC : “Le secteur de la danse a besoin d'un changement concret, d’un nouveau départ”
SAINT-LOUIS : Le souffle du jazz fait vibrer la ville dès la première soirée
FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ : La cité de Ndar, capitale mondiale du jazz
DROIT D’AUTEUR ET STREAMING : Des pays de l’UEMOA tracent leur voie
FESTIVAL ITINÉRANT DES CINÉMAS AFRICAINS DE CATALOGNE Des acteurs culturels appellent à la réouverture des salles de Ndar
FESTIVAL DU FILM EUROPÉEN-AFRICAIN : La relation partagée entre deux continents célébrée
9E JABA - MODE, MUSIC FACTORY, GASTRONOMIE… : Célébration de la créativité sénégalaise