Publié le 3 Feb 2012 - 19:15
MANIFESTATIONS DES ÉTUDIANTS SUR L'AVENUE CHEIKH ANTA DIOP

Les commerçants en font les frais

C’est un petit marché qui se dessine tout le long du mur de l'Université Cheiklh Anta Diop sur l’avenue du même nom. Ici, les étudiants retrouvent toutes sortes d’articles : des sacs, des cahiers, des habits, des journaux, et d’autres produits. Avec les manifestations de ces derniers jours, les policiers ont garé leur pick-up près du camp Jérémy. Malgré les quelques jets de pierres notés en cette journée, les commerçants n’ont pas vidé les lieux.

 

Certains restent coincés près du mur pour être à l’abri des pierres. El Hadj Faye et Mor Ndiaye, assis côte à côte, ne se soucient même pas des jets de pierres. “Nous sommes habitués à ces grèves. C’est depuis plusieurs années que nous sommes implantés à côté de l’université et la grève est monnaie courante chez les étudiants“, tente de minimiser El Hadji Faye. Pour lui, la grève des étudiants n’est qu’un mouvement d’humeur. “La grève ne dure que quelques heures. Après l’intervention des policiers, le calme revient et les activités recommencent“, ajoute-t-il.

 

 

C’est tout à fait le contraire pour cette dame, vendeuse de cacahuètes à l’Ucad. “Hier, les étudiants ont pris toutes nos tables qu’ils ont incendié sur la route. S’il y a grève, je range mes bagages jusqu’à ce que la manifestation s’arrête“, soutient-elle. Mais, malgré les va-et-vient, elle ne compte pas quitter. “Ce n’est pas facile, mais c’est ici que nous gagnons notre vie“, clame-t-elle.

 

 

A quelques mètres du rond-point en face à côté de la pharmacie Ndoss, se trouve une boutique Orange. On y vend toutes sortes d’accessoires : téléphones portables, ordinateurs, etc. La porte de la boutique est à moitié ouverte. À l’intérieur, trois jeunes filles s’activent sur leurs ordinateurs. “Depuis hier (avant-hier) nous ne pouvons pas travailler à cause de la grève. Les étudiants bloquent la circulation et les clients ne viennent pas. Ce qui ralentie toutes nos activités“, s’indignent l’une d’elles, sous l’anonymat. Lors de la manifestation de mercredi qui a duré des heures, elles ont finalement fermé leur boutique pour rentrer. “On craint parfois pour notre sécurité pendant les affrontements à cause des bombes lacrymogènes et des pierres“ avance-t-elle.

 

 

Au ''Forum'', une boutique d’accessoires informatique et de bureau, quelques clients sont venus faire leurs achats. Tout le contraire mercredi lors des affrontements, selon Mountaga Wane, un des responsables. “Les manifestations des étudiants paralysent notre commerce. Toute la journée d’hier (mercredi, Ndlr), les clients se sont fait rares“, explique M. Wane. Selon lui, les gaz lacrymogènes les obligent parfois à vider les lieux. “Quand il y a grève, ceux qui achètent les ordinateurs et les meubles de bureaux n’osent pas faire le déplacement. Seuls les étudiants viennent acheter des clés USB, des souris“, fait savoir Mountaga.

 

Aliou Ngamby NDIAYE

 

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