La manif tuée dans l’œuf par l’interdiction préfectorale
La manifestation du Parti démocratique sénégalais prévue hier mercredi a été interdite par le préfet de Dakar. Retenue pour l'évènement, la place de l'Obélisque était un grand désert à l'heure indiquée.
Le temps est frais et le vent souffle sur cette place mythique, théâtre de la plupart des manifestations politiques du pays. Sur les lieux, aucun responsable libéral ou du Front Patriotique pour la défense de la République (FPDR). Seules les forces de l'ordre occupent l’endroit. Elles entourent la grande place de l'obélisque par des groupes d’éléments postés dans chaque ruelle. Quatre Pick-up et un camion rempli de policiers veillent au grain. Au fur et à mesure que les minutes passent, des militants, des sympathisants arrivent sur les lieux. Mais ce n’est que pour constater l'effectivité de l'interdiction. Parmi eux: Fallou alias Milk. Cassette à l'effigie de Karim Wade bien vissée sur la tête, il constate avec dégoût l'interdiction de la marche. Pour lui, les responsables du PDS manquent de courage et devaient venir, au moins, faire ‘’acte de présence’’.
Même son de cloche chez Amadou Kane, un autre militant libéral. Qui insiste sur l'esprit non violent qui anime désormais les dirigeants libéraux. ‘’C'est injuste de nous interdire de marcher. Le PDS a déjà exercé le pouvoir et sous ce rapport, nous avons une culture d'Etat et nous sommes des républicains. Rien n'allait être cassé ou détérioré si les autorités nous avait laissé faire notre marche’’, soutient-il.
Non loin de là, Mbaye Tall, sympathisant et militant de la fédération PDS de Guédiawaye, déplore la décision des responsables libéraux de se contenter, après l'interdiction, d’appeler les différentes fédérations à mener des actions dans leurs circonscriptions.
En attendant, le vent souffle toujours autant sur la place de l'Obélisque. Un des responsables de la police vient intimer l'ordre aux quelques personnes présentes sur les lieux de circuler. C'est le moment choisi par Bocar Niang, militant libéral, pour lancer : ‘’Sans Wade, le PDS ne peut pas avancer ou marcher.’’ Cette sentence sonne comme un appel du pied au Pape du ‘’Sopi’’ qui, dit-on, sera bien présent au meeting et au sit-in prévus respectivement vendredi 30 et samedi 31 janvier prochains.
AMADOU B. DIENG (Stagiaire)