Publié le 3 Jun 2024 - 10:31
MBACKIOU FAYE ET LES RÉSIDENTS DE LA CITÉ TOUBA RENAISSANCE

Le feuilleton judiciaire prend une nouvelle tournure

 

‘’Le bureau de notre association s’est réuni en urgence, le dimanche 19 mai 2024, pour faire suite à une citation directe reçue du promoteur Mbackiou Faye qui vise le président Iba Mar Diop et l’association pour diffamation, suite au classement sans suite d’une des plaintes de l’association à propos des travaux de M. Faye sur le carré central", renseigne un communiqué de l’Association des résidents de la cité Touba Renaissance située aux Mamelles. Le document précise que la plainte est plutôt à requalifier en civil et non en pénal.

Dans ladite citation directe, M. Faye vise leur président et l’association pour dénonciation calomnieuse et veut les faire condamner solidairement à lui verser des dommages et intérêts pour un montant de 500 millions de francs CFA. "Nos avocats ont été informés et seront mobilisés pour nous défendre à l’audience fixée le 6 juin 2024. Cette nouvelle tentative d’intimidation de M. Faye, après plusieurs convocations des membres du bureau à la Section de recherches de la gendarmerie, n’a aucune chance de prospérer et vise juste à nous dissuader de notre combat légitime pour le respect de ses engagements. Le bureau reste décidé à poursuivre le combat pour que le promoteur respecte ses engagements à propos des espaces communs, de la voirie et de l’assainissement’’.

Ainsi, entre Mbackiou Faye et les résidents de la cité Touba Renaissance, le feuilleton judiciaire est loin de connaitre son épilogue. On apprend que les avocats de l’association ont déposé une requête auprès du procureur pour qu’un expert soit commis avec pour mission principale d’effectuer le diagnostic et l’évaluation de certains ouvrages de viabilisation de la cité. Dans sa conclusion, l’expert commis à la requête du président du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, dit-on, a relevé beaucoup de manquements du promoteur sur les travaux de voirie ainsi que sur l’assainissement, estimant les travaux de mise aux normes à plus d’un milliard de francs CFA.

"Il n’est pas étonnant qu’informé des conclusions de l’expert, le promoteur tente d’intimider les responsables de l’association avec des citations à comparaître ou des plaintes sans fondement. Le contentieux des habitants de Touba Renaissance avec Mbackiou Faye dure depuis plus de sept ans et l’association peut en être fière, car ce promoteur n’a jamais eu dans ses projets immobiliers une résistance aussi déterminée, car nous sommes convaincus de nos droits et exigeons qu’ils soient respectés. Ce combat est avant tout un combat de principe que nous menons pour nos enfants et même pour notre pays, afin que de pareilles pratiques ne puissent pas prospérer", renseignent les membres de l’association.

La cité Touba Renaissance est érigée sur les anciennes terres de l’aéroport, commercialisées par la SCI Promobilière de Mbackiou Faye. Les différents plans de morcellement remis aux acquéreurs ont vu disparaître tous les espaces publics initialement prévus (école, mosquée, jardin...) au profit de parcelles morcelées et commercialisées.

En effet, renseignent les résidents, un premier lotissement de 328 parcelles a été autorisé sur le titre foncier n°14842/GRD suivant l’arrêté n°006274/MUHHA du 5 juin 2009. Ce lotissement a reçu son certificat de conformité n°00706/MAU/DUA/DRUD le 12 mai 2011. Il contenait des réserves pour équipement collectif. Ce même lotissement a fait l’objet d’une modification, en morcelant les réserves foncières pour équipement collectif, suivant le projet de modification du lotissement TF n°2152/NGA EX n°14842/GRD, portant aujourd’hui le nombre de parcelles à 376.

"À ce jour, il nous reste une seule réserve d’environ 10 000 m2 au centre de la cité. La SCI Promobilière a commencé à construire des immeubles dans ce seul espace restant, nous privant ainsi de tout lieu de vie dans la cité. Nos différentes correspondances adressées au maire de Ouakam, à la sous-préfecture des Almadies, au ministère de l’Urbanisme et du Cadre de vie, à la Direction de l’Urbanisme et à la Descos n’ont pas permis de régler cet abus manifeste de notre promoteur. Ce carré central, objet du litige nous opposant au promoteur, avait été transformé en bidonville habité par des squatteurs", explique le document.

Après concertation, en octobre 2021, leur association s’était mobilisée pour mettre fin à ce "chaos" en nettoyant ce carré de fond en comble. "Nous avons à ce jour dépensé plus de 10 millions de francs CFA pour enlever les tonnes de gravats et d’ordures (plus de 50 camions) et les mauvaises herbes ; un serpent a même été tué pendant le nettoyage. Et c’est après tous les efforts des résidents pour assainir leur cadre de vie que le promoteur s’est présenté avec une autorisation de construire et a érigé une honteuse clôture autour du carré’’.

 

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