Le triptyque paix, désenclavement et développement au cœur du discours d’Ousmane Sonko
En meeting politique, ce vendredi, à Ziguinchor dans le cadre de la campagne pour les législatives du 17 novembre prochain, le leader du Pastef est revenu largement sur de nombreuses questions notamment la paix, le désenclavement et le développement de la région de Ziguinchor non sans proférer des mises en garde et des menaces contre ceux qui tenteraient de miner le processus de paix en cours.
C’est une foule immense qui a pris part au meeting du Pastef, vendredi dernier, tard dans la nuit, à Ziguinchor. Face à des militants et sympathisants acquis à sa cause, le leader des « patriotes », a dévoilé les grandes lignes du programme que le gouvernement compte déployer dans la région méridionale du pays, à court et moyen terme.
Ousmane Sonko a annoncé, dans le cadre du désenclavement la construction du second pont de Ziguinchor, la réhabilitation de l’axe Diouloulou-Bignona qui est dans un état piteux. Outre la relance du tourisme en mettant l’accent sur l’éco tourisme, notamment à Kafountine et à Abéné (département de Bignona), il a promis l’exploitation très prochaine du Zircon de Niafrang (Commune de Kafountine) qui avait fini de susciter tant de convoitises et de divisions au sein des communautés de la zone. « Je peux assurer les populations que le zircon sera exploité dans l’intérêt des populations. »
Il a aussi évoqué, le pétrole à la frontière avec la Guinée Bissau voisine, la création du port industriel de Nikine, à l’embouchure du fleuve Casamance, « pour capter les économies des pays environnants, la réalisation du chemin de fer à partir de Tambacounda qui va « siffler » de Ziguinchor à Nikine. Il a annoncé, dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme, une enveloppe de 15 milliards pour cette année.
Finir avec la crise en Casamance…
Pour cela, a-t-il dit, il faut régler la question de la paix. « Il faut en finir définitivement. « J’ai annoncé le plan Diomaye pour la Casamance. Un plan pour la paix, l’économie et le social. Les populations sont en train de rentrer et de retrouver leurs villages. Il faut accompagner ce processus par le déminage humanitaire pour dépolluer toute la Casamance. A cet effet, il a également promis une « enveloppe consistante, pour l’année prochaine avec l’Agence Nationale pour la Relance des Activités Economiques et Sociales en Casamance (Anrac) comme superviseur et l’armée maitresse déléguée. Ce programme va concerner les routes, l’électricité, l’eau. Autrement, « tout ce qu’il faut pour que les gens rentrent chez eux ».
Ousmane Sonko estime que la paix n’est pas encore définitive en Casamance. « Tant qu’il aura des groupes, petits soient-tils, qui ont encore des armes et qui sont dans telle ou telle portion du territoire ou dans les pays environnants la paix n’est pas acquise » a-t-il fait savoir. Pour lui, il n’est plus question qu’un seul fils du pays perde la vie, qu’il se situe du côté de l’armée ou de l’autre.
La paix, souligne le leader du Pastef, c’est d’arriver à ce tous déposent les armes dans un consensus où il n’y a ni vainqueur ni vaincu, parce que c’est le Sénégal qui gagne. Tout en rendant un « vibrant hommage à l’armée qui a, pendant des années, veillé pour l’intégrité territoriale », il a indiqué que la priorité de celle-ci demeure désormais orientée vers la lutte contre le terrorisme.
Mises en garde et menaces…
« Je voudrais mettre en garde ces apprentis politiciens qui politisent la question casamançaise. Ils ont parlé du général Souleymane Kandé en disant qu’il a fait un travail remarquable en Casamance et qu’il a été sanctionné. Il faisait allusion en ma personne, parce que je suis originaire de la Casamance. Ils ont dit que je veux affaiblir l’armée pour que les gens ici puissent reprendre de la force. Je les préviens », a martelé Ousmane Sonko. Qui souligne que toutes les dispositions sont prises, qu’il ne badinera pas avec les questions qui relèvent de la sécurité nationale et que tous ceux qui jetteront l’huile sur le feu iront pourrir à Rebeuss.
Clap de fin sur « l’Idée de la Casamance Autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal »
Le leader des « patriotes » a profité de l’occasion pour mettre fin à la polémique qui entoure la mise en vente de l’ouvrage de Sévérine Awenengo Dalberto au Sénégal. Il a affirmé avec force que le livre, publié chez Karthala, ne sera pas autorisé et commercialisé au Sénégal. « Vous avez tous entendu parler d’un livre écrit par une Française. On en a discuté, le Président Diomaye et moi. Ce livre-là, personne n’en fera la promotion ici au Sénégal. Si cette Française veut écrire, elle n’a qu’à aller écrire sur la Corse qui demande son indépendance à la France. Elle n’a qu’à aller écrire sur la Nouvelle-Calédonie qui réclame son indépendance. Mais, elle n’a pas à écrire sur le Sénégal » a déclaré, en substance, Ousmane Sonko.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)