Publié le 26 Jun 2020 - 21:13
MEURTRE DU COMMANDANT DE LA BRIGADE DE GENDARMERIE DE KOUMPENTOUM

Un procès record

 
 
Ce jeudi 25 juin 2020, la session de la chambre criminelle de Tambacounda a connu sa deuxième affaire. L'affaire inscrite au rôle d'audience de ce jour est celle du commandant de la brigade de gendarmerie de Koumpentoum Tamsir Sané tué la nuit du 25 au 26 juillet 2019 lors du cambriolage du bureau de Poste de ladite localité. Les débats se sont poursuivis jusque tard dans la nuit.
 
 
Le dispositif de sécurité, hier, est resté le même que celui du 1er jour de cette session de la chambre criminelle de Tambacounda où la police et la gendarmerie sont en alerte maximale. Il faut dire que le meurtre du commandant de la brigade de gendarmerie de Koumpentoum Tamsir Sané, qui défraie la chronique depuis 2019 dans la région, a mobilisé beaucoup de monde. Mais, par respect des gestes barrières en cette période de covid-19 peu de gens ont été autorisés à assister à l'audience. Dans cette affaire, il y a 7 accusés qui tous ont plaidé non coupable.
 
Les présumés assaillants sont poursuivis pour les chefs d'association de malfaiteurs, tentative de vol en réunion avec usage de véhicule, effraction, port et usage d'armes et de violences ayant entraîné la mort et des blessures, vol en réunion avec effraction contre Idrissa Sow alias peulh bou rafet, Kékoroba Ba, Doudou Ba dit Demba Siréye, Moussa Diap et Sidi Diallo, recel de malfaiteurs contre Pathé Ba et détention illégale d'une arme à feu contre Khoureyssi Diallo. Pathé Ba et Khoureyssi Diallo ont bénéficié chacun d'une liberté provisoire, respectivement le 25 octobre 2019 et le 06 février 2020. A l'entame du procès, les parties se sont d'abord entretenues sur le statut des 3 gendarmes qui étaient au côté du commandant pendant le cambriolage. Ces derniers ont été tous victimes de blessures pendant l'opération. Dès lors, il fallait s'entendre sur le statut pour lequel ils seront appelés devant la barre. Sont-ils partie civile ou témoins ? Selon les avocats de la défense, si ces gendarmes sont reconnus comme témoins, ils doivent être isolés. Après un débat assez houleux, le juge a tranché et les 3 gendarmes ont été entendus comme partie civile.
 
Pendant l'audition des 3 gendarmes, il est ressorti que : lorsque le vigile de la Poste est entré dans la brigade en saignant, il a dit que des bandits avaient attaqué la Poste. Aussitôt, ils ont informé le Commandant de Brigade qui leur a demandé de prendre des armes et de monter dans la voiture. En cours de route, ils ont entendu un coup de feu, le 2eme coup de feu est intervenu et le commandant est descendu pour demander qui a tiré. C'est alors qu'un 3eme coup l’a atteint à la tête et il est tombé. En ce moment, ils ont voulu riposter, mais leurs armes n'ont pas marché. Le chauffeur a essayé de démarrer la voiture mais en vain. Et tous ont pris la fuite, pour aller chercher des renforts à la brigade et ont laissé là près du véhicule le corps sans vie du commandant. L'autopsie effectué par le docteur Abdou Majib Guéye de l'hôpital Aristide le Dantec a révélé "deux plaies traumatiques pénétrantes frontales et orbitaires gauche correspondant aux orifices d'entrée de 2 projectiles de tailles différentes, un fracas de crâne et une hémorragie interne de grande abondance" et a conclu à une "mort à la suite de coups et blessures par arme à feu".
 
Les avocats des accusés se sont appesantis sur la jeunesse et l'inexpérience des agents qui ont accompagné le commandant, la nuit du cambriolage. Les agents de la gendarmerie Serigne Sam Ngom, Mamadou Ba et Samba Dione ont tous moins de la trentaine et sont à leur 1er braquage. C'est d'ailleurs pourquoi, selon les avocats de la défense, ils ont fait beaucoup d'erreurs. Ils estiment même que rien ne dit que, par inadvertance, eux-mêmes n'ont pas tiré le coup fatal à leur commandant. Les avocats se sont aussi appuyés sur les tortures perpétrées par les gendarmes sur leurs clients. Selon eux, sans ces sévices, les accusés n'auraient jamais reconnu les faits. Donc, c'est sous la contrainte et la peur qu'ils ont porté certaines allégations. Idrissa Sow alias peulh bou rafet, présumé chef de la bande, a montré à la cour les traces d'une éventuelle maltraitance qu'il aurait subie.
 
Hier, au moment où nous mettions sous presses, à 1h 45mn, les avocats et le président de la chambre discutaient de l’opportunité de mener les plaidoiries ou de suspendre l’audience.
 
BOUBACAR AGNA CAMARA (TAMBACOUNDA)

 

Section: 
CHAVIREMENTS RÉCURRENTS DE PIROGUES DE MIGRANTS : Boubacar Sèye accuse la Tunisie et l’Europe
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE L'ACTION SOCIALE : Un audit du personnel révèle des irrégularités
PORTRAIT DE MONSEIGNEUR ANDRÉ GUÈYE, NOUVEL ARCHEVÊQUE DE DAKAR : Un clerc au service du dialogue interreligieux  
LUTTE CONTRE LA MORTALITÉ MATERNELLE ET NÉONATALE : RÉDUCTION DES DÉCÈS ÉVITABLES : Investir dans la santé des jeunes, selon la présidente de l’ANSFES
PORTRAIT DE BABACAR FAYE, DG DU SIRN : Un expert des études topographiques et géodésiques
KAOLACK -  JOURNÉE NATIONALE DE L’ÉLEVAGE : Les promesses de Diomaye Faye aux éleveurs
CODE PASTORAL, POTENTIEL GÉNÉTIQUE DU CHEPTEL, VOL DE BÉTAIL… : Ce que les éleveurs attendent de Bassirou Diomaye Faye
Vigile trafiquant
Maire de Rufisque
Complexe Mouride
SAES
LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ FINANCIÈRE ET LA CORRUPTION EN AFRIQUE La Bad et Interpol conjuguent leurs forces
DÉBATS D’IDÉES ET RENCONTRES - “SYMBIL ET LE DÉCRET ROYAL” : Fatimé Raymonde Habré lève le voile sur la traite arabe
ACCUSÉS DE LIENS AVEC UN GROUPE TERRORISTE : Deux commerçants sénégalais acquittés
6e FORUM HARMATTAN SUR LA MIGRATION : Placer l’humain au centre du flux migratoire
Le Forum COGESYN au Sénégal : Pour une transformation digitale
CRISE DANS L'ÉDUCATION : Le Saemss et le Cusems dénoncent l'immobilisme du gouvernement
REDDITION DES COMPTES : Cheikh Oumar Diagne réclame la tête de Macky Sall
THIES : ŒUVRES SOCIALES : Les calebasses de solidarité couvrent 126 communes
MAÏMOUNA LY SY, PROMOTRICE DU SALON DU RAMADAN : ‘’Faire de cet événement un rendez-vous incontournable pour tous les musulmans’’