Migrants
En l’espace de 24 heures, du jeudi 18 au vendredi 19 juillet, 377 migrants ont débarqué sur Grande Canarie, la plus grande île de l’archipel espagnol des Canaries. L’une des embarcations, selon le site infomigrants.net, est arrivée dans l’archipel sans aucune forme d’assistance, vendredi. Le bateau a échoué sur la plage de Las Burras, dans la commune de San Augustin, au sud de l’île. Soixante-quatre personnes étaient à bord.
À leur arrivée sur la plage, bordée d’hôtels, les exilés se sont allongés sur le sable, épuisés, raconte l’agence de presse Reuters. L’un des rescapés était presque immobile et beaucoup peinaient à marcher, sous les yeux des habitants et des touristes présents sur la plage. D’après le ministère de l’Intérieur espagnol, près de 20 000 migrants sont arrivés dans l’archipel depuis janvier 2024, soit une hausse de 160 % par rapport à la même période de l’année dernière. Un grand nombre de ces arrivants sont des mineurs non accompagnés. Toujours selon le ministère de l’Intérieur espagnol, près de 6 000 d’entre eux se trouveraient actuellement dans l’archipel, alors que les capacités d’accueil pour ces jeunes y sont limitées à 2 000 places.
...Le 10 juillet, le gouvernement espagnol a pris la décision de transférer 400 mineurs vers la péninsule pour désengorger l’archipel. En début de semaine dernière, deux jours avant cette série d’arrivées à Grande Canarie, le 16 juillet, une fillette de 2 ans est morte sur cette route maritime des Canaries. La pirogue dans laquelle elle se trouvait avait été repérée à un kilomètre de la petite île d’El Hierro.
Évacuée par hélicoptère par les secours, son décès a été constaté à l’hôpital de Tenerife. Dans la même embarcation, un jeune de 20 ans a également perdu la vie. Plus de 4 800 migrants sont morts en tentant de rejoindre les Canaries par la mer, de janvier à mai, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Soit 33 décès par jour. Mi-juin, une embarcation partie des côtes mauritaniennes, à la dérive depuis 17 jours, avait été découverte à plus de 800 km des côtes canariennes par un navire commercial. À son bord se trouvaient six cadavres. D’après Caminando Fronteras, près de 150 exilés avaient pris place dans la pirogue. Si une soixantaine ont pu être secourus, près de 80 seraient toujours portés disparus.