« Que l’âge du conflit ne dépasse guère les trente ans qu’il vient d’avoir»
Malgré la fatigue due au réveillon de la veille, les populations de Bignona toutes confessions confondues sont sorties massivement prendre part à la célébration de la Journée Mondiale de prière pour la Paix, organisée ce 1er janvier au rond-point Émile Badiane de la capitale du Fogny.
Des appels « pressants » pour un retour de la paix en Casamance et un lâcher de colombes ont rythmé la manifestation, au cours de laquelle Monseigneur Paul Abel Mamba, Évêque de Ziguinchor, tout comme ceux qui ont pris la parole ont salué le processus en cours, marqué notamment par la libération des otages par le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), le 12 décembre 2012, mais aussi par la volonté des protagonistes à se retrouver autour de la table de négociation. Selon le patron du Diocèse de Ziguinchor, « la période d’accalmie que nous observons depuis quelques temps montre bien qu’il est possible de se passer d’affrontements armés, pour bien réfléchir à la vraie solution de la question de la paix en Casamance. Mieux encore, cette accalmie est le signe d’une prise de conscience de l’absurdité de la violence et de la guerre) (…) Elle est révélatrice d’un désir profond de paix qui s’impose partout avec force».
Exprimant son « optimisme », Mgr Abel Paul Mamba a lancé un « appel pressant et solennel » au gouvernement du Sénégal et au MFDC pour qu’ils « bannissent totalement, parmi les solutions pour la paix, les affrontements armés, afin de promouvoir par le dialogue, et lui seul, une solution politique au conflit en Casamance ». Aux pays voisins, le prélat a demandé une collaboration franche et active qui respecte la souveraineté de chaque pays et garantit la paix, la solidarité entre les peuples et un développement solidaire. « Il est urgent de nous inscrire tous dans une vaste entreprise de conversion en quittant compromis et divisions, mensonges et duplicité, intérêts égoïstes et cupidité, âpreté au gain et malhonnêteté afin de travailler ardemment au retour de la paix dans notre pays» a ajouté l'évêque. « Que l’âge du conflit ne dépasse guère les trente ans qu’il vient d’avoir il y a de cela six jours », a-t-il, auparavant, émis le souhait.
HUBERT SAGNA
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