''Urgence'', le taux est encore élevé
Au Sénégal, le taux de mortalité maternelle reste toujours élevé et de surcroît stagnant, selon le rapport sur le sujet présenté, hier, par la Direction de la population et de la planification du développement humain (DPPDH).
Malgré les efforts fournis pour réduire la mortalité maternelle, le taux reste encore élevé au Sénégal. C'est ce qui ressort du rapport sur le sujet présenté, hier à Dakar, par la Direction de la population et de la planification du développement humain (DPPDH). Selon le Directeur général du plan, Babacar Mbaye, les progrès sont lents et les ressources limitées alors qu'on est à peine à trois ans de 2015, horizon des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
''Le niveau de mortalité est encore élevé, se situant à 392 décès pour 10 000 naissances vivantes. Un nombre qui est en dessous de notre objectif de 127 décès pour 10 000 naissances vivantes'', a déploré M. Mbaye. Il a ainsi souligné ''l'urgence de renouveler les engagements et de soutenir les efforts à tous les niveaux, en instruisant une démarche multifactorielle dans une synergie d'actions''.
Selon un rapport présenté à l'occasion, les données n'ont pas beaucoup varié entre 2005 et 2010. En 2005, le nombre de décès était de 401 pour 10 000 naissances vivantes (NV) contre 392 en 2010 pour 10 000 NV. Ce résultat témoigne d'une stagnation qui ne milite pas en faveur de l'atteinte de l'objectif 5 des OMD, qui est de réduire de 2/3 le taux de la mortalité maternelle, soit de 510 à 200 pour 100 000 NV d'ici 2015, pour le pays.
Facteurs
D'après le document analytique de la Direction de la population, il existe des disparités régionales importantes dans l’accessibilité des populations rurales à un poste de santé sur un rayon de moins de 5 km et la qualité des services offerts. Excepté la région de Dakar qui bénéficie d'une couverture totale, seules celles de Ziguinchor, Diourbel, Fatick, Thiès et Matam ont des taux d'accessibilité qui varient entre 71 et 85%. Dans les autres zones, la couverture reste très faible avec des proportions comprises entre 57 et 30%.
En outre, les causes de la mortalité maternelle sont dues, le plus souvent, aux pathologies obstétricales directes (hémorragies, l'hypertension artérielle, infections et avortement) et aux pathologies indirectes (anémie et paludisme), mais aussi à l'excision. A cela s'ajoutent les complications survenant au moment de l’accouchement et durant la période du post-partum, les cancers génitaux et la fistule obstétricale, ainsi que la survivance des facteurs socioculturels.
Selon le rapport, le VIH est cependant la première cause de décès maternel, avec un taux imputable au VIH de 21 pour 100 000 personnes, chez les mères. Pour une prévalence globale et nationale de l'infection par le VIH de 0,7% au Sénégal, les femmes supportent le plus lourd fardeau avec un taux de 0,8% contre 0,5% chez les hommes.
Viviane DIATTA
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