Bombardements israéliens en Iran : l'État hébreu et Téhéran livrent quelques détails sur l'opération
Les détails commencent à filtrer au compte-gouttes sur les frappes menées par Israël sur des cibles militaires en Iran. L’attaque a fait quatre morts et des dégâts mineurs, selon les autorités iraniennes.
Repoussée à plusieurs reprises notamment en raison des fuites au Pentagone des plans de l’attaque, la frappe israélienne repose sur un grand principe : toucher le plus grand nombre de cibles en territoire iranien sans provoquer nécessairement une nouvelle réponse de la part de Téhéran, relate notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
En tout cas, les officiels israéliens se montrent très discrets sur les cibles qui ont été visées par une centaine de chasseurs bombardiers accompagnés d’avions ravitailleurs à plus de 1 600 kilomètres de leurs bases.
Les médias israéliens citent des sources militaires anonymes qui expliquent que dans un premier temps l’aviation israélienne a neutralisé une dizaine de batteries-clef de la défense aérienne iranienne. Notamment des S300 russes aux abords de l’aéroport international de Téhéran, mais aussi des systèmes déployés en Syrie et en Irak. En tout, une vingtaine de sites ont été ciblés lors de vagues ultérieures, dont plusieurs fabriques de missiles et de drones.
Selon des sources non confirmées, une des frappes visait Parchin, une base de missiles balistiques non loin de Téhéran où se dérouleraient également des essais liés au programme nucléaire iranien.
Des frappes depuis l'espace aérien irakien
Selon l’état-major des forces armées iraniennes, les avions de combat israéliens sont entrés dans l’espace aérien irakien dans la partie contrôlée par les États-Unis, rapporte de son côté notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Ils n’ont pas pu s’approcher du ciel iranien et ont tiré des missiles depuis une distance de 100 kilomètres de la frontière pour viser des systèmes de radar le long de la frontière et dans la région de Téhéran.
Mais l’entrée en action du système anti-aérien a empêché les avions israéliens d’entrer dans le ciel iranien et de nombreux missiles ont été interceptés, selon le communiqué qui a ajouté que les systèmes de radar ont subi des dommages mineurs.
C’est la première fois que l’Iran donne des détails sur l’opération israélienne. Dans le communiqué, l’état-major des forces armées affirme que l’Iran se réserve de répondre le moment venu. Déjà, le ministre iranien des Affaires étrangères avait affirmé qu’il n’y avait pas de limite pour défendre le territoire iranien.
Toute la question est de savoir si l’Iran va lancer de nouvelles attaques contre Israël ou en rester là, puisque les autorités iraniennes affirment que l’opération israélienne n’a pas été un succès et que les dégâts sont mineurs.
RFI.FR