Publié le 25 Jun 2025 - 13:18
SENEGAL

LE REDRESSEMENT BUDGETAIRE, UNE URGENCE NATIONALE EN 2025

 

Les rapports d’exécution budgétaire du quatrième trimestre 2024 et du premier trimestre 2025 révèlent une situation préoccupante des finances publiques sénégalaises. Si les recettes fiscales sont bien orientées, le niveau élevé du déficit budgétaire, la faible exécution des investissements publics et le poids croissant de la dette soulignent l’urgence d’un redressement budgétaire. À défaut, le pays s’expose à un surendettement aux conséquences graves sur la croissance, l’emploi et la réalisation de la Vision 2050.

Voici les cinq faits saillants de cette situation budgétaire :

1. Les recettes fiscales ont augmenté de 11, 6 % au T1 2025, confirmant une bonne dynamique interne.

2. Les ressources extérieures (dons) sont quasi inexistantes, limitant les marges de financement.

3. Les charges d’intérêts sur la dette ont bondi de 24 % par rapport à début 2024.

4. Les investissements publics sont en net recul : seulement 0,86 % des crédits internes exécutés.

5. Le déficit budgétaire 2024 a atteint 12,6 % du PIB, bien au-dessus des prévisions.

L'essentiel

Le besoin de financement prévu pour 2025 s’élève à 4 573 milliards FCFA. Le recours au marché UEMOA reste gérable, mais le retour inévitable aux marchés extérieurs, à des taux supérieurs à 10 %, rend la trajectoire de la dette de plus en plus préoccupante. Le Sénégal devra engager, avec ou sans le FMI, un plan rigoureux de redressement budgétaire.

Ce redressement exige un réel courage politique, car il impliquera nécessairement des décisions difficiles et parfois sensibles sur le plan social. Mais il demeure incontournable. La stabilité budgétaire constitue le socle d’un développement endogène et durable.

 

Pr Amath NDiaye

FASEG UCAD

Section: 
AGENDA NATIONAL DE TRANSFORMATION, SÉNÉGAL 2050 ET DÉCENTRALISATION Le Délégué de quartier, pièce maitresse pour une meilleure adaptation aux réalités locales et une participation citoyenne optimale
Le Sénégal, havre de stabilité énergétique dans un monde en crise : Opportunités et défis face à la fermeture du détroit d’Ormuz
Rapports d'exécution budgétaire : Gap de recette, zones d’ombre, dépenses de confort et investissements oubliés
Analyse Exécution budgétaire T1 2025 – Sénégal
Le grand basculement : Du règne de la prédation à l’ordre du mérite
Politique carcérale et droits des détenus au Sénégal
Lettre ouverte à Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye Président de la République du Sénégal : De la gestion désastreuse du foncier : Le dépeçage de MBANE continue avec l’agro-business  
GUY MARIUS SAGNA, LE COL BLEU DE L’HEMICYCLE
Conflits armés au Moyen Orient ou dans le monde : Quelles solutions durables de paix ?
Robert BOURGI, le cokseur qui l’a raté, avec les dirigeants actuels de notre pays
Le Sénégal va mal : Entre morosité et rhétorique politicienne
LE MONDE SE FERME : À l’Afrique d’ouvrir la voie
Quelle reforme pour le code du travail au Sénégal
Macky Sall, PASTEF et la vérité qu’on refuse de dire
Colloque du Gingembre Littéraire : vers une justice postcoloniale ? : Le Portugal face à ses responsabilités historiques
LEOPOLD SEDAR SENGHOR  PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE du SÉNÉGAL : RAPPEL HISTORIQUE
Le Phosphate Sénégalais : Un Levier de Croissance Économique ?
REDUCTION DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT : Quels impacts et quelles alternatives pour les pays africains ?
L’innovation militaire au Sénégal : Entre ambition et précautions
Oignons et pommes de terre : Les prix s’envolent, la spéculation commence à s’installer, et les mesures prises semblent ne pas convaincre