Khady Pouye, artiste dans l’âme
Khady Pouye est une chanteuse, guitariste et auteure-compositrice. Elle a été formée à l’école privée de musique dirigée par le professeur Adolphe Coly. En situation de handicap, elle a participé à des éditions du festival international des personnes handicapées, à des spectacles à Rufisque, Dakar et dans les régions. Khady Pouye est également fan de Youssou Ndour qu’elle désigne comme son idole.
Originaire de Rufisque, Khady Pouye a entamé sa carrière en 2007. Elle a enregistré deux singles au studio de Thierno Youm, ancien international sénégalais qui est son voisin à Rufisque. Elle a fait le tour du Sénégal en allant presté dans beaucoup de régions et a participé à des festivals.
« J’ai enregistré un single dénommé ‘Handicapé yi’ et j’ai fait une première version en 2013. C’est ce morceau qui m’a permis de participer à des rencontres comme Handi-Festival. En 2015, je suis allée à Bamako à un festival avec l’aide du président des personnes en situation de handicap, Yatma Fall. J’ai également participé à des concours au Sénégal et à l’international comme Handi-Talents en Côte d’Ivoire. C’était un concours digital à cause de la Covid-19. Je suis allée jusqu’en finale et j'ai pris la sixième place. J’ai fait des formations aussi. Actuellement, je suis avec l’un des fils de feu Doudou Ndiaye Rose une formation dédiée aux personnes handicapées. On est 27 à la suivre. Je fais partie d’un groupe qui se nomme Handicap en Action dont je suis la lead vocal », détaille-t-elle.
Le parcours est riche et inspirant. Mais tout ne s’est pas fait facilement. Les écueils sont nombreux, mais Khady Pouye a toujours su les résorber. « J’ai naturellement quelques difficultés à me déplacer, mais j’ai une moto et cela me facilite la vie. J’espère avoir une voiture pour me déplacer plus aisément et aller plus facilement dans les régions. C’est très difficile de monter dans les bus. Aussi, pour certains événements, les organisateurs ne prévoient pas les commodités requises pour les personnes en situation de handicap, c’est pourquoi nous avons nos propres événements. D’ailleurs, étant la coordinatrice d’une structure que j’ai moi-même montée, Handi-Afrique, depuis 2012, j’organise un festival à Rufisque tous les ans au mois de mai. La neuvième édition s’est tenue cette année et la rencontre est inclusive car mon but est que tout le monde participe », explique la chanteuse.
Des efforts sont faits par les personnes qui vivent dans la même situation qu’elle. Mais il leur manque un soutien efficace de l’Etat. « On doit impliquer les personnes handicapées dans tous les programmes. Nous avons des idées et des connaissances à partager. Il y a des artistes musiciens ou peintres qui peuvent participer à des festivals nationaux et internationaux. Je remercie le ministre de la Culture Aliou Sow et la directrice des arts Khoudia Diagne pour leur accompagnement et je veux qu’ils fassent plus pour les singles, les concerts à Dakar et dans les régions », dit-elle.
La jeune chanteuse rufisquoise est également une grande admiratrice du roi du Mbalax Youssou Ndour qu’elle considère comme son idole. Son amour pour le lead vocal du Super Etoile date de son enfance. « Ma mère m’a raconté que, quand on mettait une musique de Youssou Ndour, j’arrêtais de pleurer et c’est ainsi que j’ai grandi en l’aimant. Je ne regrette pas de l’avoir aimé, car c’est une personne gentille, modeste, humble avec un bon cœur et c’est une référence. C’est grâce à lui que je suis devenue chanteuse, je ne ratais aucune de ses sorties d’album et ses concerts. Je l’ai rencontré récemment. C’est notre fierté au Sénégal et quand j’ai un blues, je l’écoute pour ressentir de la joie », confie-t-elle.
NDEYE KHOUDIA DIENG (STAGIAIRE)