Un beau roman d’apprentissage
Premier opus de Ndèye Astou Ndiaye, « Une étoile qui ne brille pas pour l’amour » est bel et bien (et contrairement à ce qu’en suggère le titre) un roman d’amour…
Une précision : Il ne s’agit pas ici d’amour ‘’romantique ‘’, bien que le livre en fasse largement mention, mais plutôt de cet amour avec un grand ‘’A’’, de cette force rédemptrice et transcendante qui sait guérir toutes les blessures et que l’on assimile, parfois, à quelque chose de divin. L’histoire est celle de Nafissa, narratrice et personnage principal du roman. Il s’agit donc d’accompagner la protagoniste sur le chemin cahoteux de sa vie alors qu’elle nous fait partager, sur un ton intimiste, les hauts et les bas de son quotidien d’enfant chérie, d’étudiante, de femme mariée, de mère de famille, de divorcée et, ultimement, de veuve.
C’est donc l’histoire d’une jeune femme courageuse qui fait face à son destin contre vents et marées… D’abord, il s’agit de combattre une maladie perverse et mystérieuse qui sape ses forces alors même que les portes d’un brillant avenir s’ouvrent à elle, le baccalauréat en poche. Puis c’est le temps des réalisations, de la poursuite d’une carrière d’hôtesse de l’air qui la mènera aux quatre coins du monde mais, surtout, à la rencontre de son futur (et premier) mari, Omar.
Puis vient le temps de la maternité avec deux enfants bien à elle, une addition surprise sous la forme d’un minuscule invité déposé un beau matin, dans un landau, sur le pas de sa porte. Accompagnant ce nouvel enfant, une lettre qui sera la source de bien des soupçons et des déceptions avant de culminer en un divorce : comment a-t-elle pu, Nafissa, tout ignorer de cet adultère commis par son mari avec un mannequin nommé Lala, une femme à la beauté sulfureuse dont l’ombre pèse sur son mariage ? Et Omar, ledit mari, est-il bien le père du bébé ?
C’est ainsi qu’après bien d’autres épreuves, dont un tumultueux combat avec ses blessures du fait d’un nouveau mariage qui va lui aussi finir de manière tragique, l’héroïne arrive enfin à se libérer du chagrin et reprendre goût à la vie. Même si elle avait juré ne jamais plus aimer.
‘’Une étoile qui ne brille pas pour l’amour’’, un roman d’apprentissage à lire de sept à soixante-dix-sept ans.
Sophiane Bengeloun