L’amour plus fort que tout
Dans un roman de 163 pages, Aïssatou Diadhiou raconte deux histoires d’amour différentes. Dans la première, une femme y est ‘’trompée’’, dans la deuxième, c’est un homme qui y est abusé. Mais dans les deux, les amoureux ont su pardonner et décider d’avancer ensemble.
‘’Le pardon est la clé d’un esprit libre où l’amour trouvera sa place.’’ Ainsi commence le texte de la quatrième de couverture. Elle résume bien les deux récits que conte Aïssatou Diadhiou dans le livre intitulé ‘’La chambre du pardon’’ publié aux éditions du Net. La première histoire, ‘’un pari peu en cacher un autre’’, est celle de deux jeunes élèves brillants que tout semble séparer a priori mais qu’un pari fou arrive à réunir. Ismael Fall et Sophie Sagna partagent une classe littéraire depuis trois ans. Lui est un adolescent pourri, gâté, riche, beau et ‘’sapeur’’. Toutes les filles du lycée Maurice Delafosse n’avaient d’yeux que pour lui. Il était au centre de leurs discussions. Elle, elle est une jeune fille effacée, timide, presque sans amies et toujours dans ses cours ou un bouquin.
Leur seul point commun : les bons résultats à l’école. Même si Sophie était brillante, elle n’arrivait jamais à dépasser Ismael pour qui elle avait des sentiments inavoués. Même lorsque ses camarades pleuraient d’admiration pour lui, elle ne semblait pas intéressée. Du tout, d’ailleurs. Son unique amie était au courant de cet amour secret. Un jour, alors qu’elle s’y attend le moins, Ismael l’interpelle dans la cour pour lui emprunter son cahier de français. Ce n’est qu’un prétexte pour lui parler. Avec son ami Issa, ce dernier a fait un pari : percer le mystère de la timide Sophie Sagna. Ainsi, commence son entreprise de séduction.
De la cour de l’école, il passe à la maison familiale de sa camarade de classe. Il lui déclare un amour qui n’existe pas. Pour ne pas passer pour une ‘’fille facile’’, la petite Sagna souhaite réfléchir d’abord en sachant qu’elle finirait par dire oui même si elle lui fera attendre… 3 mois. Avec sa meilleure amie, elle fait le pari de changer Ismael qui ne priait pas et avait des habitudes d’adolescent inconscient. Leur relation ‘’secrète’’ commence. Leurs camarades de classe ne la découvrent qu’après le bac au cours d’une fête. Les choses sérieuses commencent. Ismael se perd dans son propre jeu.
Il n’arrive plus à se passer de Sophie. Il renonce à aller continuer ses études en Europe pour rester aux côtés de sa belle métisse ‘’peulh-diola’’ qui a réussi au concours d’entrée au centre d’études des sciences et techniques de l’information et de la communication (Cesti). Très amoureux, le couple finit par se marier même si Ismael se sent coupable de n’avoir pas raconté son pari avec Issa à sa Sophie. Il veut que leur vie conjugale commence net. Le jour même de la réception de leur mariage, il lui avoue ce pari idiot qui lui a permis d’avoir la meilleure des épouses. A son tour, Sophie lui avoua celui fait avec sa meilleure amie. Leur amour est plus fort que ces cachoteries. Sophie lui pardonne très facilement ce petit fourvoiement.
‘’Si ailleurs une femme a été trompée, ici un homme en veut aux femmes. Nouar, un médecin renommé qui adore le Sénégal croit trouver la femme de sa vie quand il lui met la bague au doigt, hors celle-ci n’a de sentiments que pour ses beaux billets. Une tentative de meurtre va s’en suivre’’, indique-t-on sur la quatrième de couverture pour passer à ‘’Seconde chance’’. Le deuxième récit de ce livre met en scène Nouar et Fatima. Un métisse algéro-espagnol et une Sénégalaise.
Fatima est orpheline et vit chez un de ses oncles. Aveuglée par sa beauté, elle passe son temps à changer de copains si elle ne les collectionne pas. Las de cette situation, son oncle lui demande de ne plus amener de garçons à la maison. Un de ses prétendants lui propose alors de lui prendre un appartement à sa charge. Elle quitte la maison familiale et s’installe à Fann Hock sans donner de nouvelles à sa famille. Son prétendant la quitte avec des arriérés de location. Heureusement, son voisin, un jeune étudiant en médecine, Nouar, les lui paie. Il n’est pas indifférent à la beauté de Fatima. Ensemble, ils commencent à sortir souvent et finissent pas tomber dans les bras l’un de l’autre.
Nouar doit rentrer en Espagne auprès de sa mère. Il veut naturellement que Fatima l’accompagne. Il tient à bien faire les choses et scelle leur mariage. La Sénégalaise lui a fait croire qu’elle est seule et n’a pas de famille. Ensemble, ils partent. Fatima est bien accueillie par la mère de Nouar. Ce dernier a ouvert son cabinet et s’en sort bien. Sa femme passe son temps à faire les boutiques, à sortir avec ses copines. Elle découche même. Mais cela ne dérange pas son mari aveuglé par son amour. Ce qui dérange son épouse. Nouar le lasse. Une de ses copines lui conseille alors de l’empoisonner.
Une entreprise qui n’aboutira pas et mènera Fatima en prison. Elle y passera 6 ans. Six années qui la changeront complètement. Encore que pendant sa détention, elle a mis au monde son premier enfant : ‘’Nouar Junior’’. Elle souffrira de leur séparation. Junior est récupéré dès sa naissance par son père qui est revenu s’installer à Dakar. Après sa détention, la jeune femme se met à sa recherche. Devenue totalement une autre, elle rêve d’une seconde chance avec son mari et son fils. Elle l’aura, même si le chemin a été long et difficile pour elle.
Deux récits au cœur desquels se trouvent l’amour, la sincérité et surtout le pardon. ‘’La Chambre du pardon’’ est raconté dans un français dépouillé et agréable à lire malgré les nombreuses fautes notées dans le texte.
BIGUE BOB