La Mauritanie montre la voie à suivre
Un colloque organisé par l’Institut Mauritanien des Études Stratégiques (Imes), en collaboration avec la direction du personnel des Forces armées mauritaniennes, a réuni des ministres, des chefs religieux, des diplomates, des officiers, des militaires et des experts en sécurité de la Mauritanie et de plusieurs pays occidentaux.
La capitale mauritanienne a abrité, du 12 au 14 février, un colloque international sur la lutte contre le terrorisme. Outre l'étude de l’approche mauritanienne dans la lutte contre le terrorisme, la rencontre avait pour objet de traiter des dimensions et manifestations du phénomène ainsi que ses motivations. Le colloque a permis d’analyser les objectifs stratégiques fixés par la Mauritanie pour lutter contre le terrorisme et l'impact des politiques économiques et sociales sur la croissance de l'extrémisme. Idem pour le rôle de la société civile pour éradiquer le phénomène du terrorisme.
«La Mauritanie a très tôt pris conscience de l’ampleur et de la gravité du terrorisme, en ce sens que le pays a lui-même souffert de ce mal. Il en a ainsi alerté ses voisins et décidé de le combattre par tous les moyens», a laissé entendre Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi, ministre mauritanien de la Défense nationale. Selon le ministre, les mesures de défense prises par la Mauritanie ont servi à démanteler un grand nombre de réseaux terroristes dormants et à faire avorter plusieurs opérations qui visaient à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays. Toutefois il a reconnu que le phénomène du terrorisme et la criminalité transfrontalière de façon générale se sont propagés dans la région sahélienne, d'où la détérioration de la situation sécuritaire dans cette partie du monde.
Par conséquent la Mauritanie a renforcé son dispositif sécuritaire, notamment sa présence militaire le long de ses frontières orientale et septentrionale, en mobilisant toutes les potentialités nécessaires pour faire face à ces menaces, a ajouté Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi. Sur le plan humanitaire, la situation des dizaines de milliers de réfugiés maliens fuyant la guerre dans le nord de leur pays a été abordée. A ce sujet, les participants ont reconnu que des efforts ont été déployés par les autorités mauritaniennes pour leur assurer de bonnes conditions. Cependant beaucoup de choses restent à faire.
L’Afrique du nord dans la ligne de mire de la nébuleuse
Il faut toutefois souligner que cette rencontre intervient au moment où la situation sécuritaire du nord Mali, jadis sous domination d’une mosaïque de groupes armés, connaît une nouvelle tournure, avec le déclenchement de l’opération Serval, depuis le 11 janvier. Une intervention de l'armée française qui a favorisé le déploiement rapide des forces africaines regroupées au sein de la Mission Internationale de soutien au Mali (Misma), grâce auxquelles les trois grandes villes du nord Mali ont été reprises des mains des islamistes. Ces derniers ont laissé derrière eux armes et munitions, sans compter la découverte récente, à Tombouctou, d’un document secret d’AQMI, élaboré en mars dernier, soit peu après la chute des grandes villes du nord Mali. Dans ce document signé par Abu Musab Wadud, plus connu sous le nom d’Abdel Malick Droukdel, l’un des principaux chefs d’AQMI, la nébuleuse compte envahir l’Afrique du Nord.
Ces dernières années, la Mauritanie a engagé une lutte sans merci contre le terrorisme qui a été marquée par une incursion des soldats mauritaniens dans le territoire malien en 2010 et le démantèlement de plusieurs cellules terroristes dormantes. Même si les autorités mauritaniennes ont officiellement exclu toute participation de l’armée mauritanienne au conflit malien, elles ont néanmoins décidé de sécuriser leurs frontières avec le Mali. Cette rencontre visait donc à favoriser l’échange d’expérience dans tous les domaines, afin de rendre plus efficiente et efficace la lutte contre le terrorisme, surtout dans un contexte sous-régional très tendu.
IBOU BADIANE
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