Serigne Fall entre amertume et nostalgie
Le single ‘’Love Sénégal’’ est produit par l’artiste sénégalais Serigne Fall. Auteur de l’album ‘’Aduna’’ en 2016, il est établi en Italie et est actuellement au Sénégal pour divers projets dont la présentation de son dernier single.
Après avoir passé 13 ans en Italie, l’artiste sénégalais Serigne Fall signe son retour sur la scène musicale sénégalaise avec la sortie d’un single intitulé ‘’Love Sénégal’’. N’allez pas croire à une simple déclaration d’amour. L’artiste revient, dans ce titre, sur les difficultés que vivent ses concitoyens, même s’il n’a pas manqué de chanter la ‘’teranga’’ sénégalaise. Ainsi, il se désole de la pauvreté qui gangrène la société, l’inaccessibilité aux soins sanitaires, la maltraitance dont sont victimes les femmes dans leurs ménages, la solidarité qui tend à disparaitre, etc. Il dénonce également les dérives notées à l’Assemblée nationale, l’émigration clandestine, l’injustice, le mal-être de l’environnement économique, en somme la conjoncture qui gagne de plus en plus le pays.
‘’Le peuple est en perte de références. L’on ne connaît plus ce que veut dire le respect. A cause de la pauvreté, les gens tombent dans des bassesses’’, enchaine-t-il dans son tube intitulé ‘’Love Sénégal’’. Il rappelle aux uns et autres les qualités et valeurs de grands hommes et femmes du Sénégal comme Serigne Fallou, Aline Sitoé Diatta, Cheikh Anta Diop qui constituent des références et modèles pour le peuple sénégalais.
‘’Love Sénégal’’ dont les chœurs ont été assurés par Pape Birahim, est ainsi un condensé de tout. Serigne Fall a, en outre, annoncé que c’est avec Pape Birahim qu’il travaille sur son projet d’album. Il sera produit pas son propre label dénommé Do-Ré-Mi. Il est logé dans la capitale sénégalaise et son propriétaire veut, à travers lui, aider les jeunes artistes en les produisant. Beaucoup empruntent la route, dit-il, pour découvrir le lieu. Yves Niang et Pape Birahim sont ses premières recrues.
Serigne Fall, son nom ne dit certainement pas grand-chose à grand monde. Cela ne signifie nullement qu’il est novice dans ce domaine. En 2016, Serigne Fall sortait un album titré ‘’Aduna’’. Il pense donc avoir la légitimité de parler de l’état de la musique au Sénégal. Il constate que les difficultés sont nombreuses, mais ne constituent pas des obstacles pour les plus téméraires ou juste optimistes. Il croit fortement que l’art peut nourrir son homme, surtout quand on croit en soi et en ses capacités. Aussi, à l’en croire, il faut savoir diversifier ce que l’on fait parce que, avoue-t-il, le ‘’mbalax’’ se limite au Sénégal. Une option pour lui, qui peut faire bouger les choses. Il exhorte les jeunes artistes à s’ouvrir sur l’international.
AIDA DIENE