Publié le 6 Jul 2024 - 10:10

Oui pour l'abrogation de la loi d'amnésie (loi d'amnistie) !

 

La Constitution du Sénégal serait-elle  une supercherie ou, tout simplement, de simples dispositions vaines à géométrie variable ?
 

L'article 7 de la Constitution stipule:

 

La personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger.
 

Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, au libre développement de sa personnalité, à l’intégrité corporelle notamment à la protection contre toutes mutilations physiques.
 

Le peuple sénégalais reconnaît l’existence des droits de l’homme inviolables et inaliénables comme base de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde.
 

Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes sont égaux en droit.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions.
Il n’y a au Sénégal ni sujet, ni privilège de lieu de naissance, de personne ou de famille.

Assez explicite, non !

Et pourtant au vu de la réalité on dirait que c'est le contraire qu'on observe au Sénégal ! On dirait même qu'il y'a deux sénégalais :
1. Un qui est en dessous de la loi, la grande majorité (baadola yi), qu'on peut écraser à tout moment, qu'on peut même tuer impunément. Lorsqu'il enfreint la loi il est assuré d'aller en prison. Il peut même être violenté gratuitement
2. Un qui est au dessus de la loi (Une infime minorité constituée de mafieux). Quand il enfreint la loi il est assuré, s'il est avec le prince, d'obtenir un quitus lui garantissant son immunité.

Y'a quoi comme disent nos frères ivoiriens ?

L'ancien ministre le Pr Ismaila Madior Fall insinue, à l'occasion d'une émission à la télé le 03 juillet 2024, même s'il revient le lendemain sur sa page Facebook dire qu'il s'est trompé [c'était un lapsus], que les affaires Didier Badji et Fulbert Sambou seraient couvertes par la loi d'amnistie ! Soit !
Considérons que Monsieur le ministre s'est trompé mais le simple fait que cette affaire soit évoquée publiquement par une autorité de sa trempe de surcroît témoin - j'allais dire acteur clé des événements douloureux vécus par le Sénégal - devait nous interpeller pour parler de cette loi d'amnistie.
Il s'est passé des choses extrêmement graves au Sénégal de 2021 à 2024. Lesquelles choses méritent d'être éclairées aux yeux du peuple Souverain !

Nous ne devons pas craindre de parler de questions qui nous touchent. Nous ne devons pas ployer sous le poids d'arguments fallacieux qui voudraient que les politiciens soient des intouchables quand ça leur chante et que nous autres, indigents, soyons des citoyens ordinaires dont la vie ne tient qu'à un fil !

Les sorts de Messieurs Badji et Sambou seraient-ils plus importants que ceux de plusieurs autres dizaines de sénégalais froidement abattus par je ne sais qui ?

Le problème, de mon point de vue, n'est pas ce que révèle l'ancien garde des sceaux mais plutôt cette loi scélérate qui amnestie des crimes de sang parce que leur cause serait politique !

Ce pays est malade !

Toutes les vies se valent ! Toutes ces vies perdues méritent qu'on s'y attarde !
Laisser prospérer cette loi d'amnistie couvrant les événements du 1er février 2021 au 25 février 2024 prouve une certaine lâcheté de ces initiateurs et souteneurs mais aussi notre complicité d'assassinat, notre défaillance citoyenne et notre carence patriotique !

Ils sont combien ceux-là froidement tués dans des circonstances non encore élucidées ? Ce qui laisse présager que de tels événements peuvent se reproduire à l'avenir car, apparemment, quand les politiciens se chamaillent les citoyens peuvent en mourir impunément ! Ironie du sort lorsqu'ils se retrouvent pour dialoguer, ils trouveront toujours des mécanismes leur permettant d'ordonner que ces événements soient purement et simplement effacés comme s'ils n'avaient jamais eu lieu !

Que vaut alors la vie des citoyens non politiciens ? Rien au vu de ce qui se passe au Sénégal ! Alors le jubbanti doit commencer là !

Pourtant l'article 7 de la Constitution est assez clair à ce sujet mais apparemment aussi le politicien sénégalais serait au-dessus de la charte fondamentale de notre pays !

Pour rappel, depuis notre indépendance chaque régime a eu son lot de victimes !

Dereeti baadola mooy siim cerey Buur lanu ñu waxoon !

1. Le Président Senghor a tué officiellement en un seul jour une quarantaine de sénégalais (un record). D'autres sources indiquent beaucoup plus
2. Le Président Abdou Diouf a eu ses tués
3. Le Président Abdoulaye Wade aussi
4. Le Président Macky SALL idem

Le rapport Buur - Baadola moo wara jeex ci Réew mi, lu mata jubbante ngi nii !!!

Lawoon wonni na lanu wax !

Et on veut nous imposer une amnésie totale sur ces affaires qui nous concernent et qui continuent de concerner la vie de la Nation !

Que la lumière soit faite sur la disparition de Fulbert Sambou !
Que la mort de Didier Badji soit éclairée
Que la mort François Mancabou soit élucidée
Que la mort de Seck Ndiaye soit élucidée
Que les circonstances de tous ceux qui sont morts soient élucidées (à la police, à la gendarmerie, dans les Mac, dans la rue lors des manifestations) !

Ceux dont les noms suivent étaient des sénégalais comme vous et moi et avaient le droit d'être protégés par nos fds comme l'étaient les fils et filles des membres de l'ancien régime !

Cheikh Wade, un tailleur (32 ans), tué par balle aux Parcelles Assainies, par les forces de l’ordre. La vidéo de sa mort a largement fait le tour des réseaux sociaux et des médias au Sénégal et dans le monde. Sur la vidéo authentifiée par Amnesty International, on peut voir un agent de Police viser et tirer sur Cheikh Wade. Une voiture de police vient ensuite au niveau du corps puis le dépasse, sans lui porter secours. La famille de Cheikh a porté plainte devant la Cour d’Appel de Dakar et le dossier n’a, à ce jour, connu aucune suite. (Source amnestie internationale)

Cheikh Coly (20 ans) a été la première personne tuée le 3 mars 2021 à Bignona

Etc ......

En 2023 aussi

Baye Fallou Sène (17 ans), lycéen qui rêvait de devenir footballeur, mort d’une balle en pleine poitrine.

Sidya Diatta (32 ans) mort par balle

Seny Coly était boulanger (26 ans), 

Mamadou Cissé tué à son retour de la mosquée (26 ans)

Bassirou Sarr, .........

La liste est loin d'être exhaustive !

Justice pour Tous ! Que ces événements soient éclairés ! Que la loi d'amnistie soit abrogée ! Que les responsabilités soient situées ! Que les mesures idoines soient prises afin que pareille situation ne se reproduise plus au Sénégal !

La vie est sacrée ! Nul n'a le droit de l'ôter à sa guise impunément ! Qu'il soit une Institution, une autorité ou un simple citoyen

 

Ababacar MBOUP

Président ANCA et Waaru Gor Ñi,

ancien Coordonnateur National de Ànd Sàmm Jikko yi

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