Premier chant après le “jugement dernier”
“Afrique Yow” est le nouvel album d’Oumar Diop alias Bogostyle. Une production ancrée dans la culture de sa ville natale et ouverte à diverses influences.
Après ‘‘Judgement Day’’, Oumar Diop alias Bogostyle, musicien natif de Saint-Louis, sort un deuxième album sur le marché. ‘‘Afrique Yow’’ est le titre de cette œuvre musicale bien mûrie par ce jeune artiste, ouvert à plusieurs influences sonores.
Déjà des singles comme '' Adouna Bi '' et le clip '' Mole '' sont très suivis sur la toile.
Sur le morceau “Mole’’, Bogostyle rend hommage aux pêcheurs de Guet-Ndar, et loue leur bravoure. Bogostyle passe du slam au reggae et du groove au funk. Il a plusieurs rythmes dans son sac. Musicalement polyvalent, le chanteur saint-louisien a un répertoire varié et harmonisé. Il chante en quatre langues différentes (wolof, bambara, français et anglais). Bogostyle entraîne son public dans un univers paisible et lui donne envie de reprendre en chœur ses refrains.
Interrogé sur ses influences musicales, Bogostyle répond avec aisance : ‘‘Souleymane Faye, Mickael Jackson, Lost Boys, 2pac, Tracy Chapman, le groupe Snap... ». La liste n’est pas exhaustive, car Omar Diop est avant tout un féru de musique, un mélomane avant d’être un musicien. « J'ai toujours trop aimé la musique. J'écoutais aussi souvent la musique mandingue à la radio, ma grand-mère adorait d'ailleurs la musique mandingue. J'ai grandi dans une maison où il n'y a que des musiciens : mon père était guitariste, son frère était claviériste, mon autre oncle est batteur... », a souligné Bogostyle pour expliquer qu’il a attrapé le virus de la musique dans l’environnement familial.
C'est en 1994, à l'âge de 17 ans, que la carrière du jeune chanteur commence à décoller. « J'étais dans un groupe qui s'appelait Forth and Back ; on a débuté au quartier Nord de Saint-Louis. Au début, on faisait du rap, ce n'était pas du sérieux. On faisait seulement des concerts dans les écoles et dans les quartiers», raconte-t-il.
Reconnu au festival du Hip hop de Saint-Louis (Rapandar), Bogostyle enchaîne ensuite les concerts dans les boîtes de nuit de la ville. Cette année-là, il réalise même un duo avec le rappeur français Seul 2 Seul.
En 2004, Bogostyle participe au succès de Didier Awadi qui remporte le prix ‘‘Découverte Rfi”. Il reprenait les chœurs. « C'est Awadi qui m'a invité dans son premier album solo “Parole d'honneur”. La chanson qui l'a fait gagner, c'est moi qui en ai composé les couplets et le refrain», rappelle-t-il.
Dans ce nouvel album, Bogostyle chante pour sa ville Saint-Louis. Il rend hommage à Alioune Badara Diagne Golbert, icône de la cité ancienne. Le musicien célèbre aussi des amis proches qui l’ont marqué, comme le professeur de Lettres décédé, Charles Camara.
Sur un autre morceau, il dénonce dans les tares de la société saint-louisienne qui a perdu certaines de ses richesses culturelles, comme le Takusaanu Ndar, les Fanals entre autres.
Pour beaucoup de mélomanes, cet album pourrait connaitre le même succès que le précédent, «Judgement Day» qui a été bien apprécié sur le plan international.
Fara Sylla (Saint-Louis)