Publié le 4 Jul 2020 - 19:48
OUROSSOGUI

Des ouvriers se révoltent et exigent un site de recasement

 

Après plusieurs mois de mal-être et de frustrations contenues, les ouvriers délogés de la ville d’Ourossogui ont décidé de hausser le ton pour exiger la fin des sempiternels déguerpissements dont ils font l’objet. S’estimant les parents pauvres du système, ils réclament, sans délai, le site de recasement qui leur avait été promis par les autorités locales.

 

Les routes principales de la ville d’Ourossogui présentent désormais un visage beaucoup plus reluisant. Elles sont dégagées et désencombrées, depuis quelques mois, au grand bonheur des habitants qui n’en demandaient pas moins. Un changement de décor qui s’est réalisé au détriment de la niche d’ateliers déguerpie par les autorités locales, conformément aux directives du chef de l’Etat.

Ces ouvriers délogés, regroupés au sein d’une association, ont décidé de briser le silence afin de se faire entendre au plus haut sommet. ‘’C’est au chef de l’Etat que nous adressons notre cri de détresse et non à un quelconque ministre ou délégataire de pouvoirs’’, précisent-ils d’emblée.

Les autorités municipales, sous l’égide de l’Exécutif régional, ont diligenté la lutte contre l’occupation anarchique de la voie publique. Une mesure qui ne serait pas foncièrement désapprouvée par les ouvriers qui exigent seulement plus de considération. Malick Cissé, tôlier de son état et porte-parole du jour, décrit sans détour la situation de ses camarades à Ourossogui : ‘’Les ouvriers ne sont pas respectés au Sénégal. Ceux de Ourossogui sont encore les moins bien traités. Nos ateliers ont été délogés il y a de cela 4 mois. Nos collègues qui étaient près du camp militaire avaient été aussi déguerpis bien avant nous. Nos maitres, qui nous ont initiés aux différents métiers, avaient été délogés vers 2004. Cela montre un manque notoire de considération à l’égard des ouvriers que nous sommes. Nous n’en pouvons plus d’être constamment déguerpis et nous exigeons que cela cesse’’, martèle-t-il sous les applaudissements de ses pairs.

‘’A chaque fois que nous avons été déguerpis, nous nous sommes installés dans une propriété privée ou dans un autre endroit sur la voie publique, avant d’être à nouveau invités à déménager. Aujourd’hui, il y a des pères de famille qui sont en chômage, car ils n’ont plus d’atelier. Les autorités nous ont promis un site de recasement, mais on est toujours dans l’attente. Nous sommes patients, mais nous sommes bien capables de nous faire entendre de la manière la plus véhémente. Ce point de presse est juste une alerte pour dire à l’autorité que notre patience a des limites’’, menace-t-il avant d’entrer dans les détails des péripéties qui ont soumis leur patience à rudes épreuves, en cette période de crise sanitaire.

En effet, avec l’aide d’urgence alimentaire distribuée aux impactés de la Covid-19, les ouvriers soutiennent avoir été snobés, alors qu’ils seraient les plus durement touchés par les conséquences de la pandémie, ‘’avec le plan de résilience de l’Etat, tous les secteurs ont été appuyés. Ici, à Ourossogui, aucun ouvrier n’a reçu de kit alimentaire, alors que tout le monde sait que nous souffrons économiquement’’, fait-il constater avant de préciser : ‘’Nous les ouvriers, nous faisons partie de la société comme les autres travailleurs. Il n’est pas normal d’aider toutes les couches et de nous laisser en rade. Mais tout cela c’est à cause de la Chambre des métiers de Matam qui n’a pas joué le rôle qui est le sien. Cette chambre ne nous assiste jamais d’ailleurs, nous, ouvriers d’Ourossogui. Nous nous demandons à quoi elle sert. Notre président s’était rendu là-bas pendant la période de riposte contre la Covid-19. On ne lui a remis que quelques masques. C’est une insulte à notre corporation, au vu de notre effectif’’, déplore-t-il.

Djibril Ba

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