Pour une revalorisation du cinéma
Un vrai plaidoyer pour la revalorisation du 7ème art a été fait, ce samedi à Ouagadougou, à l’occasion de la plus grande rencontre cinématographique du continent qui va se dérouler du 25 février au 4 mars.
C’est parti pour une semaine de projections marathon dans la capitale burkinabé. Le stade municipal de Ouagadougou a accueilli, samedi, l’ouverture officielle de la 25e édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). C’est le président du Faso, Roch Marc Kaboré, qui a donné le clap de démarrage en compagnie de son ministre de la Culture et du Tourisme, Tahirou Barry, et celui ivoirien Maurice Kouakou Bandaman. Ce dernier est venu représenter le Président Alassane Dramane Ouattara qui prendra part à la cérémonie de clôture prévue le 4 mars, parce que la Côte d’Ivoire est le pays invité d’honneur, cette année.
En outre, cela faisait 19 ans que le Fespaco n’avait plus reçu la plus haute autorité du pays pour son ouverture. C’est la raison pour laquelle le président du comité d’organisation de la présente session, Stanislas Meda, a chaleureusement remercié M. Kaboré d’être venu lui-même présider la cérémonie avec tous les membres de son gouvernement. Un geste qui traduit l’intention du Président de redonner à la manifestation un nouvel élan, mais aussi et surtout une place particulière au 7ème art, tel que l’a fait savoir M. Barry. ‘’On est un pays qui refuse la mort du cinéma, avec la réhabilitation de 15 salles de cinéma. On a sauvé Kiné ciné de Bobo’’, a-t-il dit d’emblée. C’est pourquoi ‘’cette édition du Fespaco doit être celle de la vérité et du sursaut’’, a-t-il souhaité.
Le maire de Ouagadougou, Armand Lorand Pierre Béouindé, est du même avis : ‘’Le Fespaco a fait rêver plus d’un. Cette édition doit être une opportunité pour redorer le blason de la manifestation et lui redonner ses lettres de noblesse’’. A cet effet, pense-t-il, ‘’il faut redoubler d’imagination et faire preuve de volontarisme pour le renouveau du cinéma africain’’. Un 7ème art du continent noir qui n’aurait rien à voir avec ce qui se fait ailleurs. Du moins, Tahirou Barry rêve de cela. ‘’Pour continuer à exister, le cinéma africain doit sans cesse se questionner et s’adapter aux nouvelles technologies. Chaque film doit refléter notre vécu’’, estime-t-il. Quoi qu’il en soit, cet art ne saurait être laissé pour compte. Car, comme l’a dit le ministre ivoirien de la Culture, M. Bandaman, ‘’le cinéma est un levier essentiel de notre émergence’’. A cet effet, dans son pays, un cadre juridique est en train d’être défini.
En sus des discours, il y a eu quelques spectacles artistiques. Des troupes burkinabés avaient commencé à donner le ton à 14h déjà. Vers 16h la rencontre a pris une autre allure avec une parade originale des masques et arts burkinabés. Un spectacle de haute facture qui a permis au public venu assister à la manifestation de découvrir ou de revoir certains aspects de la culture de leur pays. D’ailleurs, les invités sénégalais ont dû, par moments, se demander s’ils n’étaient pas en Casamance. Parmi les mascottes qui défilaient et qui incarnaient la tradition du pays, il y en avait une qui ressemblait trait pour trait au ‘’Kankourang’’. Même la danse était presque identique. En musique, de la flûte peule a été servie. Pour dire que public n’a pas été dépaysé. Toujours dans ce registre, Awa Sissao, Smockey, Alpha Blondy, entre autres, ont gratifié le public d’un spectacle de haute facture.
BIGUE BOB (envoyée spéciale à Ouagadougou)