Le Sutsas appelle à déterrer la hache de guerre
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas) soutient le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm) dans sa lutte pour le paiement de la prime Covid-19 aux ayants droit. Il invite les autres syndicats de leur secteur à déterrer la hache de guerre, devant l'inertie du gouvernement dans le respect des accords et l’égalité de traitement des agents. L’appel a été lancé à travers une déclaration transmise hier à ‘’EnQuête’’.
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas) invite les autres syndicats de leur secteur à reprendre leur lutte. ‘’Tout en soutenant le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm) dans sa lutte pour le paiement de la prime Covid-19 aux ayants droit, le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas) se solidarise avec le Syndicat autonome des techniciens supérieurs de la santé (Satsus) pour la prolongation de la lutte et invite l'Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas) Sutsas-Sudtm Sat/Santé D-CNTS/Santé And Gueusseum, à déterrer la hache de guerre, devant l'inertie du gouvernement dans le respect des accords et l’égalité de traitement des agents’’, lance le Sutsas dans une déclaration transmise hier à ‘’EnQuête’’.
Les camarades de Mballo Dia Thiam rappellent également qu’à défaut d'appliquer des recommandations des conclusions de l'étude sur le système de rémunération des agents de l'Etat, il y a la nécessité de faire évoluer l'indemnité de risque à 100 000 F CFA, en l'incluant dans la liquidation de la pension dérisoire de retraite du personnel sanitaire et l'indemnité d'itinérance à 50 000 F CFA. Ce qui ne viserait, d’après eux, qu’à ‘’motiver les infatigables et incontournables vaccinateurs que sont les infirmiers ou infirmières chefs de poste de santé, les sages-femmes, les médecins de district, les techniciens supérieurs ainsi que les membres de l’équipe mobile de vaccination en charge d’inoculer les antigènes deux fois de suite à des millions de Sénégalais pour vaincre la pandémie’’.
Face à l’expansion de la pandémie de Covid-19, le Sutsas exhorte en même temps les personnels de santé à se faire vacciner pour l'exemple. Ceci, afin de convaincre les populations du moment que ‘’l'unique espoir’’ réside dans la vaccination combinée au respect des gestes barrières. Car, selon le Sutsas, une troisième vague serait de ‘’trop’’ pour les populations, l’économie et surtout le système dont ils sont acteurs et sentinelles éternels.
Cependant, au-delà du paiement de la prime Covid-19, le Sutsas souligne dans sa déclaration qu’il poursuit son combat pour une régularisation de la situation administrative des techniciens supérieurs de santé. ‘’Nonobstant la discrimination sur l'allongement de l'âge de la retraite à 65 ans et la non-application du décret portant statut du personnel des établissements publics de santé (EPS), l'Ordre national des sages-femmes en rade, la précarisation des fonctions par de sempiternels contrats à durée déterminée (CDD), les techniciens supérieurs font encore les frais d'un laxisme injustifié et révoltant, au moment où les assistants infirmiers attendent une chimérique voie du salut pour le relèvement du nombre d’années d’études et leur reclassement à la hiérarchie B4’’, rappelle le syndicat.
La même source relève que la coupe est effectivement ‘’pleine d'amertume, de colère et surtout de déception’’ dans le cœur du personnel dit paramédical, dans le traitement de sa situation professionnelle, ses conditions de travail et particulièrement de son plan de carrière plombé. Ceci par ‘’tant d'injustice et de négligence à la lisière du mépris et de l'abandon’’ de la part des autorités administratives. ‘’Pour cause, l'absence quasi-totale de convocation des commissions de gestion démocratique du personnel arrachées de haute lutte par le Sutsas depuis 1986, dans un contexte de participation responsable, prive les agents de bourses de formation continue, d'affectations à date échue, d'avancements réguliers et de plans de carrière. Et, au même moment, les infirmiers et sages-femmes voient leur élan de reclassement à la hiérarchie B1 freiné par une rupture de financement d’Amref, principal maître d’œuvre dans le comblement des gaps de connaissances et de compétences nécessaires’’, poursuit le Sutsas.
Combler les ‘’considérables déficits’’ en ressources humaines qualifiées
Dans la même veine, le syndicat note que les candidats aux examens d'obtention des diplômes des sessions de juillet ou d'octobre, toutes filières confondues, se bousculent depuis trois ans dans les écoles d'infirmières et de sages-femmes sans perspectives d'organisation des épreuves de sortie. ‘’Par ailleurs, face à une armée de chômeurs composée de jeunes médecins, travailleurs sociaux, pharmaciens, communautaires, sages-femmes, infirmiers et spécialistes de toutes disciplines et pour augmenter considérablement l'offre de soins dans la Couverture maladie universelle (CMU), une importante part du financement des 300 milliards dédiés aux jeunes pour l'emploi doit leur revenir pour combler les considérables déficits en ressources humaines qualifiées, surtout dans les zones reculées du pays et la mise aux normes des centres de promotion et de réinsertion sociale (CPRS) dont une des missions est la formation professionnelle des jeunes en rupture de scolarité’’, lit-on dans le document.
Après avoir obtenu, sous la bannière d’And Gueusseum, à la suite d'âpres plans d'action en 2018, l'accord portant régularisation de la situation administrative des techniciens supérieurs de santé, le Sutsas constate, pour ‘’s'en offusquer à nouveau’’, l'absence de signature du décret le matérialisant, au point de le pousser à la reprise du combat.
MARIAMA DIEME