Le décret d'application de la loi 2008-09 se fait désirer
La brigade de lutte contre la piraterie existe depuis quelques années. Mais les artistes ne ressentent pas encore son efficacité. Comme eux, les autorités de ladite brigade réclament la signature du décret d'application de la loi 2008-09. Les autorités policières l'ont fait savoir hier au cours de l'incinération de plus de 4 tonnes de produits contrefaits aux Mamelles.
Le Bureau sénégalais du droit d'auteur (BSDA), en collaboration avec la Brigade de lutte contre la piraterie et la contrefaçon, a procédé hier à l'incinération de plus de 4 tonnes de supports audiovisuels contrefaits, à l'ancien champ de tirs des Mamelles. Le butin, estimé à 50 millions de francs Cfa, a été saisi entre août 2010 et septembre 2012. Il s'agit de 44 522 VCD et DVD disposés dans 118 sacs. Une saisine dont sont assez fières les deux structures suscitées mais qui n'agréent pourtant par les artistes. Ces derniers ne manquent jamais l'occasion de relever dans la presse l'inefficacité de cette police et réclament l'effectivité de la loi sur les droits d'auteur et les droits voisins du 25 janvier 2008. Une situation qui serait liée à un sous-effectif de ce détachement de la police nationale. Mais aussi à un manque de moyens.
‘’C'est un peu difficile, il faut le reconnaître. On a une compétence nationale et devons assurer le maillage du territoire. Ce n'est pas tout ce qu'on aurait souhaité avoir. Mais on parvient à tirer notre épingle du jeu’’, a reconnu le lieutenant Bara Niang qui gère la Brigade de lutte contre la piraterie et la contrefaçon. Cependant, il a tenu à préciser que la brigade fait son travail du mieux qu'elle peut malgré les difficultés. Ainsi, ‘’il ne se passe pas une semaine sans qu'on défère au moins trente personnes’’, à l'en croire. Pourquoi donc la piraterie existe toujours ? Comme les artistes, le lieutenant Niang est d'avis qu'il faut signer le décret d'application de la loi 2008-09. Cette loi prévoit des dispositions plus rigoureuses et des mesures coercitives et décourageantes. ‘’Il y a quelques réglages à faire avec la nouvelle loi’’, a suggéré le lieutenant Niang. Cela ne signifie pas que rien ne sera fait d'ici la signature du décret d'application de ladite loi. ‘’On va les retrouver jusque dans leurs derniers retranchements’’, a prévenu le policier.
Le directeur général du BSDA a embouché la même trompette. ‘’On ne va pas dévoiler les nouvelles stratégies arrêtées. Car ce serait permettre aux délinquants de les éviter’’, a avancé Mounirou Sy. ‘’On n'est pas là pour repousser la barrière. On est là pour la sauter. On ne compte pas reculer’’, a martelé M. Sy. Pour lui, autant le fabricant du produit contrefait est un voleur, autant celui qui l'achète en est un. Le BSDA et la brigade de police spécialisée en la matière sont prêts à faire face au problème et résorber de manière définitive la question. Quatre tonnes de produits incinérés sont égales à 50 millions de F Cfa. Par conséquent, le feu a emporté hier 50 millions de la mensualité des artistes si l'on considère que le droit d'auteur est un salaire différé pour l'artiste.
BIGUÉ BOB
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