Les attentes de la Cnes

Pour faire face aux multiples plaintes du secteur privé national, il faudra une meilleure implication des nationaux dans les marchés publics, l’extension de la loi sur le contenu local à d’autres secteurs et la signature des décrets d’application relatifs à l’import-substitution. L’avis est du patron de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Adama Lam.
Venu prendre part, hier, à l’atelier de dialogue thématique de la stratégie nationale de promotion et de développement des PMI-PMI, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a soutenu que la transition vers un nouveau modèle de développement porté par le secteur privé appelle de leur part une plus grande responsabilité dans leur capacité à répondre aux attentes de l’État.
Pour Adama Lam, les privés nationaux s’engagent à occuper pleinement la place qui leur est réservée dans l’agenda économique définie par les nouvelles autorités et qui, de leur point de vue, demande au préalable un ‘’dialogue franc et permanent entre l’État et le secteur privé’’.
C’est pourquoi, selon lui, les sept thématiques autour desquelles vont se dérouler les travaux durant ces trois jours devront nécessairement être bâties sur un partenariat public-privé fort afin d’identifier les contraintes et proposer des solutions rapides et pérennes, et accélérer ainsi la croissance et le développement de la PME sénégalaise. ‘’Les nombreuses plaintes du secteur privé national demandant une meilleure implication des nationaux dans les marchés publics, l’extension de la loi sur le contenu local à d’autres secteurs, la signature des décrets d’application relatifs à l’import-substitution, etc., nécessitent au préalable l’adoption de profondes réformes et permettre ainsi la formulation d’une bonne stratégie nationale de promotion et de développement des PME-PMI. La 4e conférence sociale organisée, il y a quelques semaines, et dont le thème central portait sur l’emploi et l’employabilité et en particulier sur la contribution du secteur privé dans la création d’emplois, avait retenu parmi ses recommandations la construction d’un environnement des affaires plus attractif et incitatif, une fiscalité plus équitable et juste, une formation adaptée et la définition de curricula répondant aux besoins des entreprises et enfin une facilité d’accès au financement pour les PME ainsi que l’Industrialisation de notre économie’’, a-t-il indiqué.
Pour le secrétaire d'État au Développement des petites et moyennes industries, Ibrahima Thiam, qui présidait la cérémonie d’ouverture de ladite rencontre, conformément aux orientations stratégiques de l'Agenda national de transformation Vision Sénégal 2050, l’objectif de l’État, à travers une stratégie nationale de promotion et de développement des PME-PMI, est de mettre en place un cadre opérationnel permettant de densifier et de développer, dans les huit pôles territoires, un tissu de PME et de PMI compétitives pour une croissance économique endogène, inclusive et centrée sur l'industrialisation.
Les orientations claires et précises données par le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale concernant la Stratégie nationale de promotion et de développement des PME-PMI, selon lui, structurent cet atelier de dialogues thématiques et les consultations territoriales qui sera organisé ultérieurement dans d’autres pôles, à travers les sept thématiques majeures que sont l’environnement des affaires, le capital humain, l’accès au financement, l’accès au marché, l’accompagnement et l’écosystème, l’innovation, la technologie et l’industrialisation par les PMI.
Ces différentes thématiques, qui cadrent avec les axes stratégiques du nouveau référentiel des politiques publiques Vision Sénégal 2050, selon lui, permettront de mieux adresser les défis, les contraintes ainsi que les enjeux de l'environnement des PME-PMI et d'en proposer des solutions concrètes.
‘’Certes, vous êtes familiers avec ces thématiques, pour avoir participé à plusieurs travaux y afférents, mais pour ce qui nous concerne, il s'agit, au-delà du générique, d'adresser véritablement les problématiques qui sont spécifiques aux PME-PMI qui, même si elles représentent 99,8 % du tissu des entreprises, doivent avoir un traitement qui leur est propre, pour ne pas dire une posologie spéciale. Nous prévoyons de tenir des séances de travail avec les différents secteurs concernés par la stratégie et également avec les organisations du secteur privé, car nous voulons co-construire ensemble cette stratégie qui se veut être le document de politique de référence pour le secteur des PME-PMI’’, a précisé M. Thiam.
CHEIKH THIAM