Le DG de l’Anam insiste sur la sécurité maritime

Pendant trois jours, le nouveau directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam) a été l’hôte de la capitale du Nord. Une occasion que Bécaye Diop a saisie pour décliner l’ambitieux programme de sécurité maritime que le nouveau régime compte déployer à Saint-Louis, surtout pour le dragage et le balisage de la brèche.
Le problème de la brèche, avec son lot de victimes, sera pris à bras le corps par les nouvelles autorités pour un règlement durable. C’est le directeur général de l’Anam, Bécaye Diop, en visite dans la zone Nord, qui l’a fait savoir. Pour lui, la solution idéale serait de faire des études dynamiques et intégrales, afin de trouver une solution durable. ‘’On a discuté deux fois avec des partenaires néerlandais et un partenariat au niveau de l'environnement a été paraphé. Dès la semaine prochaine, on aura une autre réunion avec la partie néerlandaise. Ce qui est sûr, on ne laissera pas la brèche en l’état, parce qu'au-delà de la brèche, il y a le chenal qui est parsemé de monticules de sable. Ce qui nécessite un dragage. Le tour effectué sur place nous a permis de voir qu’il faut un travail sérieux pour la sécurité de nos pêcheurs. De 2021 à 2022, il y avait eu un dragage, mais on se rend compte qu'il faut encore draguer. Le chenal, en Europe, par exemple dans le sud de la France bénéficie toujours du dragage d'entretien. Donc, nous aussi, il faut qu'on adopte ces méthodes’’, a expliqué Bécaye Diop.
Le directeur général de l’Anam a également déploré la situation catastrophique du balisage et la dangerosité de la brèche. Pour M. Diop, des balises se sont déplacées jusqu'aux bancs de sable exposant la vie de ceux qui la traversent quotidiennement. ‘’Des balises qui se déplacent, forcément, c'est dangereux pour guider les pêcheurs à aller de l'autre côté de la brèche. Donc, on va faire tous les travaux nécessaires pour les remettre à leur place, pour qu’elles soient des indicateurs précis pour les pêcheurs. Parce que nous avons été témoins de beaucoup de mouvements de pêcheurs et de pirogues traversant dangereusement la brèche’’, a-t-il déclaré.
Avant de rappeler que sa visite dans la capitale du Nord lui a aussi permis de constater beaucoup de négligence des pêcheurs dans le port de gilets de sauvetage. ’’Nous avons constaté à la brèche de nombreuses embarcations avec à bord plusieurs pêcheurs sans gilets de sauvetage traverser le chenal. Le gilet de sauvetage est pour leur protection d’abord. Il est une condition nécessaire pour aller pêcher. Le gilet de sauvetage doit être porté de façon permanente. Malheureusement, beaucoup de pêcheurs portent les gilets de sauvetage, mais dès qu'ils traversent un certain nombre de points de contrôle, ils les enlèvent pour continuer leur partie de pêche. Ce sont des gestes à bannir au niveau sécuritaire. Puisque ce n'est bien ni pour eux ni pour leurs familles laissées à la maison’’, a insisté Bécaye Diop.
Raison pour laquelle, le DG de l’Anam compte s’appuyer sur les organisations locales des pêcheurs comme les CLPA pour mener de vastes campagnes de sensibilisation pour le port strict des gilets de sauvetage en mer. ‘’On va continuer à discuter avec eux. On va également renforcer la formation de la sécurité maritime. D’ailleurs, nous allons collaborer avec le ministère de l'Energie sur un programme de formation à la sécurité maritime, mais aussi sur un programme de formation sur des métiers liés à l'hydrocarbure’’, a annoncé M. Diop.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT LOUIS