Les dettes du Président !
Les chemins du Président de la République, pour l'instant, ne sont visibles que pour ses affidés, proches, collaborateurs et toute la masse de personnels politiciens qui s'agglutinent un peu trop courageusement aux basques d'un Yoonu Yokuté qui voudrait faire sentir aux pauvres un brin d'odeur de ce que peut être le bien-être.
Bientôt deux ans que Macky Sall est au pouvoir, crédité de tous les leviers qui font fonctionner l'Etat et la République, presque sans opposition significative. Mais depuis deux ans, ce pays est encore à la peine. Mystère !
Le Président de la République est à la peine, le Premier ministre s'embourbe peu à peu dans ses fonctions, et un bon nombre de ministres ont choisi d'exceller dans la communication, au détriment du principe d'obligation de résultats qui, malheureusement, n'a pas été paraphé en bas de leur feuille de route.
Pendant ce temps, le non paiement inexplicable de la dette intérieure continue de semer la «mort» partout : celle de dizaines d'entreprises financièrement étouffées, celle de centaines de nouveaux chômeurs, et celle de ménages n'ayant pu résister à la raréfaction subite de l'argent.
Pour se donner bonne conscience, on fait fuiter dans la presse, hors de toute responsabilité officielle, que les services du Trésor auraient entamé le paiement d'une partie de la dette intérieure, précisément pour les factures n'excédant pas 5 millions de francs Cfa. Cela reste à vérifier, selon divers entrepreneurs surpris par cette annonce. En outre, ces factures de ce montant là seraient de loin le lot le moins important dans la montagne d'impayés qui a déstabilisé une frange importante du tissu économique local.
En réalité, sur cette dette intérieure, le Sénégal a fait un choix : celui de solder en priorité les créances dues à certaines grandes entreprises locales, mais surtout françaises. C'est une option politique fondamentale qu'il sied de mettre en relation étroite avec les pressions exercées sur notre pays par le pouvoir politique français suite aux demandes d'intervention formulées par Mouvement des entreprises de France (MEDEF), l'une des branches du patronat français.
Macky Sall avait promis mille et un engagements devant le peuple sénégalais, dont cette folie de 500 000 emplois à laquelle il refuse désormais toute allusion dans ses discours. Imprudent, incompétent ou simplement politicien, il a pu voir toute l'hérésie de sa promesse au contact de la déliquescence des petites et moyennes entreprises.
Ses engagements, ceux de nature sérieuse, on peinerait à en citer une vingtaine qui aurait contribué à améliorer de manière sensible le quotidien des gens. On ne s'improvise pas Keynésien sans les moyens de sa politique. Alors, on en reste alors au stade de la politique de ses moyens. Cela donne le début d'impasse dans lequel il s'est engouffré. En dépit des efforts...
MOMAR DIENG