Publié le 31 May 2012 - 22:27
POURSUIVI POUR 8,2 MILLIARDS

Comment Cheikh Amar s’est sucré sur l’ARTP

Thiérno Alassane Sall (à gauche) et Cheikh Amar

 

Le nouveau directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et postes (ARTP) a fait face à la presse mercredi, dans un hôtel de Dakar, pour communiquer sur le différend opposant la société qu’il dirige à l’homme d’affaires Cheikh Amar qu'il a mis en demeure pour rembourser 8,2 milliards de francs Cfa devant servir à l’achat de deux immeubles aux Almadies.

 

Annoncé par Enquête dans son édition du mardi en exclusivité, le différend opposant l’entrepreneur Cheikh Amar et l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) est bien réel. Il connaît d’ailleurs une évolution. En conférence de presse mercredi dans un hôtel de Dakar, le tout nouveau directeur général de l’ARTP, Thierno Alassane Sall a informé qu’une mise en demeure a été envoyée à Cheikh Amar ‘’pour lui demander le remboursement d’un montant global de 8,2 milliards de francs Cfa’’. Et s’il ne s’exécute pas, Cheikh Amar pourrait être traîné devant les tribunaux.

 

Cette somme, l’entrepreneur qui s’est fait une fortune entre 2000 et maintenant, l’a reçue de l’ARTP dans le cadre d’une transaction immobilière. Il devait vendre deux immeubles intégralement payés par le régulateur des télécoms, mais qui sont à l’état de fondation. Il s’agit respectivement des immeubles Touba real estate (TRE) et Amar Holding. Et jusqu’aujourd’hui, les immeubles ne sont pas sur pied. En effet, un huissier a constaté que les travaux viennent quasiment de démarrer. Encore que ‘’l’acte de vente relatif à ce premier immeuble n’a jamais été authentifié au sens juridique du terme’’, a dénoncé le directeur général.

 

 

3,5 milliards de la SONATEL y passent

 

Le modus operandi de cette dilapidation des ressources publiques ? ‘’A la base, il y a le décret 2011-648 du 23 mai 2011 portant affectation de ressources financières issues’’, d’après Thierno Alassane Sall, de l’extension de la licence de téléphonie de la SONATEL (acquisition de la 3G+). En clair, les 3,5 milliards de francs Cfa payés par la SONATEL ont été virés par décret présidentiel à Cheikh Amar alors que ‘’ledit immeuble n’existait même pas encore de manière virtuelle’’, d’après Sall, sous entendant que ‘’les plans même n’étaient pas encore arrêtés’’. C’est ainsi que Ndongo Diao a versé ‘’directement et hors de la comptabilité d’un notaire, une avance de 2 milliards au promoteur’’. C’est à la suite de cela que les deux parties se sont attachées les services d’un notaire pour la suite de la transaction qui devait se régler par traites de 500 millions chacune. C’est ainsi qu’à la date du 26 septembre 2011, l’ARTP ‘’ a déjà versé le montant intégral (du premier immeuble) sans que la première pierre ne soit posée’’.

 

 

Les conseils oubliés du notaire Me Amadou Moustapha Ndiaye

 

Alors que le premier immeuble a été intégralement payé et pas encore livré, Ndongo Diaw contracte encore avec Papa Cheikh Amadou Amar (nom complet de l’homme d’affaires) ‘’pour l’acquisition, sur le même site, d’un second immeuble, cette fois sur fonds propres’’. Et tout comme pour le premier immeuble, il verse à nouveau 2 milliards de francs Cfa sans pour autant s’attacher les services d’un notaire. Cette fois encore, c’est un autre notaire qui sera contacté. D’après nos sources, il s’agit de Me Amadou Moustapha Ndiaye qui n’a pas voulu se mouiller dans cette nébuleuse. L’officier ministériel, conscient de l’illégalité de la procédure, fait signer à Ndongo Diao ‘’une reconnaissance de conseils donnés’’ dans laquelle l’ex-directeur général de l’ARTP attestait ‘’avoir parfaitement été averti par le notaire des risques encourus lorsque le versement de tout ou partie du prix s’effectue en dehors de la comptabilité de l’office notarial’’. En outre, M. Diao attestait ‘’avoir été parfaitement informé par ledit notaire des dispositions de l’article R182 du Code de la construction relatives au mode de paiement du prix de vente en matière de vente d’immeuble à construire’’. Lequel article dit que 30% du prix de vente de l’immeuble seront payés à l’achèvement de la fondation, 70% à la mise hors d’eau et 95% à l’achèvement de l’immeuble’’.

 

 

Cheikh Amar : ‘’L’immeuble est là, je peux leur retourner leur argent’’

 

L’homme d’affaires mis en cause dans cette transaction plus que douteuse n’a pas tardé à réagir. Sur les ondes de la RFM, repris par l’APS, Cheikh Amar a affirmé que l’ARTP ne lui a pas encore payé intégralement le prix pour l’acquisition d’un immeuble, précisant toutefois qu’il peut restituer l’argent qu’il a déjà reçu. ‘’L’immeuble est en cours de construction et puis ils ne m’ont pas payé intégralement mon argent’’, a déclaré l’homme d’affaires qui ajoute : ‘’Je suis un vendeur, je n’ai de problème avec personne (…) L’immeuble est là, je peux leur retourner leur argent, mais ils vont payer des pénalités parce que plus de 10 personnes m’ont contacté pour que je leur vende l’immeuble.’’

 

BIGUE BOB &

B. FOFANA

 

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