Le DRH empochait les salaires d’ex-travailleurs de l’aéroport de Diass
Scandale au chantier de l’aéroport de Diass. Car, le directeur des ressources humaines (DRH) de l’entreprise CCE (Conseil consultance expertise) chargé du volet électricité, a empoché pendant six mois le salaire de 12 employés.
Abus de confiance et faux et usage de faux en écriture privée sont les préventions qui valent au Directeur des ressources humaines (DRH) de l’entreprise Conseil consultance expertise (CCE) d'être devant la justice. L'entreprise est chargée du volet électricité de l’aéroport de Diass. Le DRH Abdou Marone a, pendant six mois, empoché les salaires de 12 agents ayant quitté l’entreprise. Outre ces salaires, il ''payait'' des heures supplémentaires à ces ex-agents, en faisant les états des salaires. Pire, même durant la fête de Tabaski, il leur a ‘’versé’’ des avances. Un montant de 2,5 millions qu’il a plutôt encaissé.
Devant la barre, Abdou Marone a reconnu les faits. ''Je reconnais avoir commis une faute et c’est ma première'', a confessé le prévenu. ''Je voulais attendre la fin du Magal pour trouver un arrangement interne. Malheureusement, j’ai été arrêté et je n’ai pas pu confondre nos chiffres'', a expliqué le prévenu qui a contesté le montant de 9 millions. Le DRH a affirmé n’avoir détourné que 4 millions de francs Cfa. ''Ils ont porté le montant à 9 millions, faisant comme si les 12 travailleurs ont quitté depuis 6 mois. Or, c’est un départ progressif qui a commencé au mois de juillet'', s’est justifié Abdou Marone.
Sur l’usage du montant détourné, le prévenu a soutenu avoir injecté une partie de l’argent pour le fonctionnement de l’entreprise. ''Le reste, je l’ai utilisé'', a-t-il avoué. Aussi, a-t-il révélé avoir acheté à son père un billet pour La Mecque avec l’argent destiné aux avances de Tabaski qu’il a porté de 2,5 millions à 3 millions. Comme si cela ne suffisait pas, l’avocat de CCE, Me Léon Patrice Sarr a renseigné que le prévenu a fait une commande de matériels qu’il n’a jamais livrée.
D’après les révélations du conseil, au moment des paiements, Abdou Marone ouvrait les enveloppes des travailleurs pour leur payer des reliquats. ''Lorsque les salariés rouspétaient, il leur disait : ''je suis le DRH'', tout en menaçant de les renvoyer'', a ajouté Me Sarr. Malgré ces faits, il a demandé au tribunal d’être clément envers le prévenu. Même s’il a plaidé en faveur du prévenu, le conseil de la partie civile a réclamé 6 millions au titre de dommages et intérêts. Le parquet a requis 1 an dont 6 mois ferme. Mais la défense a estimé que son client doit payer pour ce qu’il a fait, à savoir le détournement de 6 millions au lieu de 9 millions. Délibéré le 21 janvier.
FATOU SY
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