Elles sont accusées de pratiquer le massage ‘’body-body’’
La patronne d’un salon de massage et une de ses employées ont été condamnées par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour proxénétisme et prostitution clandestine.
Moulée dans un ‘’abaya’’ marron-beige, une sorte de robe longue, la tête recouverte d’un grand voile de la même couleur, Sokhna Wilane a comparu hier devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Une mine bien différente de celle qu’elle arbore quand elle est dans son lieu de travail : un salon de massage.
De surcroît, lorsque le client sollicite un massage d’un genre particulier, appelé communément ‘’massage body-body’’. En fait, la masseuse se met tout simplement toute nue et même le contact sexuel n’est pas écarté. D’après les éléments de l’enquête, c’est à cette forme de massage qu'a voulu se livrer Sokhna Wilane avec un client du nom de Y. Sagna, le 22 janvier dernier.
Ayant vu une annonce dans le journal, M. Sagna s’était rendu à ‘’l’Institut Alliance massage’’ gérée par Khady Ndiaye, co-prévenue de Sokhna Wilane. Seulement, pendant que la jeune fille exerçait ses talents sur le corps du client, celui-ci lui a demandé s’il elle pouvait lui faire un ‘’message body-body’’.
‘’Je lui ai répondu que je ne connaissais pas ce type de massage, il s’est proposé de m’initier’’, a confié la jeune fille. Tout en avouant avoir accepté l’offre de M. Sagna, S. Wilane a confié aux juges qu’elle devait ensuite percevoir 10 000 francs, en contrepartie d’un rapport sexuel.
La prévenue qui est poursuivie pour non inscription au fichier sanitaire, a toutefois soutenu que les policiers ne l’ont pas trouvée sur le client. Une dénégation corroborée par Khady Ndiaye. Poursuivie pour proxénétisme, la gérante du salon de massage a déclaré que son employée n’était pas dans une position embarrassante et qu’elle était décemment habillée.
‘’Le client avait un préservatif, mais Sokhna était debout’’, a insisté Khady Ndiaye. Sur sa lancée, elle a indiqué avoir recruté sa co-prévenue 15 jours avant les faits et qu’elle ne lui a jamais demandé de pratiquer ‘’le massage body-body’’. Pour le représentant du parquet, Khady Ndiaye ne pouvait ignorer les activités de Sokhna Wilane.
Pour la répression, il a requis deux mois ferme contre cette dernière et 2 ans dont 3 mois ferme contre la patronne. Bien que leur avocat ait plaidé leur relaxe pure et simple, les deux dames ont été déclarées coupables des faits qui leur sont reprochés. Sokhna Wilane a écopé de deux mois de sursis pour prostitution clandestine. Quant à Khady Ndiaye, elle a pris une peine de six mois assortie du sursis pour proxénétisme.
FATOU SY