La diplomatie sénégalaise célébrée
L’ancien ambassadeur Sarré vient de publier un ouvrage dans lequel il évoque la raison du respect dont jouit le Sénégal dans le monde.
L’ouvrage de l’ambassadeur Massamba Sarré intitulé ‘’De Ngalick à Paris : aux premières heures de la diplomatie sénégalaise’’ a été présenté au grand public hier au ministère des Affaires étrangères. L’auteur affirme avoir voulu retracer une partie de sa vie. Mais en le faisant, ce ‘’pèlerin de l’aube’’ comme l’a nommé Amadou Lamine Sall revisite également l’histoire de la diplomatie sénégalaise, car il était là quand celle-ci était en construction. Il fait partie de ceux qui ont élaboré le chemin d’honneur que la diplomatie du pays allait suivre, déclare Ibrahima Kaba, ancien ambassadeur et présentateur de l’ouvrage.
Dans ce livre, l’auteur a évoqué la raison du respect dont jouit le Sénégal dans le monde. ‘’L’on s’étonne non sans raison de la place et du rôle prépondérant que ce tout petit pays qu’est le Sénégal occupe et joue dans le monde. Comparativement à la modicité de ses ressources économiques, ce pays a su très tôt faire de la promotion de ses ressources humaines un levier puissant de progrès et de dignité’’, lit-on à la page 58 de l’ouvrage.
Si cette politique a bien réussi, argumente le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, c’est parce que le Sénégal a toujours eu une diplomatie d’équilibre. C’est ce qui explique, par exemple, que tout en étant du côté de la Palestine, le pays a accepté qu’Israël ouvre une ambassade à Dakar. Il y a eu ainsi 4 principes inamovibles depuis l’indépendance : la paix, le bon voisinage, l’intégration et la souveraineté. Sur ce dernier point, Mankeur Ndiaye a tenu à assurer que le Sénégal n’est sous la dictée d’aucune puissance. ‘’Nous sommes un petit pays sans ressources, mais les choix et orientations sont définis au palais et non ailleurs. Personne ne nous dicte nos décisions, y compris le vote dans les instances internationales’’, se défend-il.
Les différents intervenants ont tous magnifié les qualités de l’homme. Son humilité, sa disponibilité, sa patience, sa générosité, sa retenue. C’est cette retenue qui d’ailleurs a fait dire à certains témoins que l’auteur a omis des pans entiers de son histoire. Le ministre l’a même comparé à un iceberg. ‘’La partie immergée est plus importante’’. ‘’Le tisserand de la paix’’ a été d’ailleurs invité à faire un deuxième ouvrage pour aborder d’autres aspects. Mais en attendant, Mankeur Ndiaye espère que son acte va inspirer les autres diplomates à faire de même.
BABACAR WILLANE