Tanor non partant, le PS risque gros
En se déclarant non partant pour la prochaine présidentielle, le Secrétaire général du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng, ouvre une période lourde d'incertitudes pour les locataires de Colobane.
''Quelle que soit la formule utilisée, je ne serai pas candidat en 2017''. En confiant ces propos, mercredi soir, à nos confrères de la 2STv, Ousmane Tanor Dieng clôt ainsi le débat sur sa candidature à la présidentielle de 2017. Mais il en ouvre un autre, qui s'annonce houleux, celui de sa succession à la tête du Parti socialiste (Ps).
Cette annonce était en fait attendue. Car, après avoir déclaré dans les colonnes du magazine Jeune Afrique qu’il livrait son ''dernier combat'' en 2012, Tanor Dieng, candidat finalement malheureux (4e place), continue jusque-là de driver les socialistes en plus de sa casquette de membre de l’Internationale socialiste, entretenant le flou sur son avenir politique. Certains de ses camarades, comme Malick Noël Seck, qui ont eu le ''toupet'' de réclamer sa ''démission'' pour avoir ''échoué'' sur le chemin du retour au Palais, ont dû en faire les frais. Malick Noël Seck est même soupçonné de ''rouler'' pour le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, ponte socialiste que certains observateurs présentent comme le vrai challenger de Tanor Dieng pour le contrôle du parti de Colobane.
Il est vrai que dans l’entourage de Khalifa Sall, on salue ''le courage'' dont a fait montre le secrétaire général du Ps. ''C’est tout à fait à son honneur. Tanor a beaucoup de mérite parce que ce n’est pas évident de conduire un parti qui a perdu le pouvoir et qui a connu beaucoup de départs. Et l’attitude de Tanor devrait inspirer tous les autres leaders'', confie un proche du maire de Dakar. Notre interlocuteur considère que cette annonce va désormais ''changer la donne'' au sein du parti puisqu’elle a ''coupé l’herbe au pied à ceux qui refusent le changement''.
''En 2012, souffle-t-on, certains avaient poussé Khalifa à affronter Tanor. Mais Khalifa avait refusé ; il a dit qu’il ne va jamais s’opposer à Tanor et ne quitterait jamais le Parti socialiste''. Qu'en est-il de l'ambition présidentielle du maire de Dakar de diriger les ''Verts'' ? Notre interlocuteur maintient le suspens : ''Khalifa n’est pas dans une logique de projection. Il préfère travailler et se prononcera le moment venu. Un homme politique doit certes avoir des ambitions, mais l’essentiel est de rassurer les Sénégalais chaque jour, en sauvegardant leurs biens.''
Wilane : ''Cela n'engage que Tanor''
De l'avis d'Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps, ''il n’y a rien de nouveau'' dans les déclarations de Tanor. Wilane ajoute que cela ''n’engage que [Tanor] et procède de sa vision des choses et de son plan de carrière''. ''Pendant la campagne, après la présidentielle [de 2012], rappelle-t-il, Tanor Dieng, et de manière itérative, a martelé qu’il ne va pas être candidat à sa candidature pour 2017. Mais jusqu’à présent, ce n’est pas une résolution du Comité central, du Bureau politique, encore moins du Secrétariat national''. Et puisque, ajoute le maire de Kaffrine, ''les textes [du Ps] n’interdisent pas les ambitions'' personnelles, chacun est libre de présenter sa candidature, pourvu qu’il remplisse les conditions. ''Nous avons des us et coutumes, des règles et procédures, indique Wilane. Le moment venu, c’est l’opinion du parti qui prime sur l’opinion personnelle.''
Autrement dit, Tanor Dieng pourrait revenir sur sa déclaration et se porter candidat à sa propre succession au prochain congrès du Ps, si les militants lui renouvellent leur ''confiance''. Ce qui laisserait peu de chance aux adversaires de Tanor qui tient de main de fer la formation politique. Pour l’heure, la priorité est aux renouvellements des instances du parti dont la vente des cartes a été bouclée il y a quelques semaines. En tout cas, comme pour la succession d'Abdou Diouf, le Part socialiste (Ps) se dirige vers un passage de témoin à la tête des plus incertains. Et gros de ruptures.
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Locales 2014, tournant de vérité pour Khalifa Sall
Dans une interview accordée au journal Le Quotidien, le ministre d’État Mbaye Ndiaye avait invité le maire Kahlifa Sall à ''rejoindre l’Apr'' s’il veut rempiler à la tête de la mairie de Dakar. Cette sortie, qui avait fait couler beaucoup de salives, présage les difficultés qui attendent de coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) par rapport aux élections locales de 2014.
Mais dans l’entourage du maire de Dakar, on se veut serein. Même si rien n’a été arrêté au sein de Bby, la candidature de Khalifa apparaît à ses proches comme une certitude. ''Par respect pour les populations, Khalifa Sall doit se présenter aux élections. Il a entamé des chantiers qu’il doit terminer'', pense un proche du maire. Mais, ajoute-t-il, ''il faut d’abord que le Parti soutienne sa candidature, ensuite que Bby l’investisse''. Mais si le consensus autour de sa candidature n’est pas trouvé, le Parti socialiste n’exclut pas, poursuit notre interlocuteur, d’aller sous sa propre bannière et porter la candidature de Khalifa Sall.
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DAOUDA GBAYA