Publié le 25 Sep 2014 - 08:20
PROFIL – MISTER GASS

Un reggaeman au style atypique

 

Ibrahima Gassama dit Mister Gass est un chanteur qui s’illustre dans le reggae. Il vient de mettre sur le marché son deuxième album : ‘’pour un monde meilleur’’. Comptable à la BCEAO, ce chanteur a une vision du reggae différente de celle populaire.

 

‘’You don’t haffi dread to be Rasta. This is not a dreadlocks thing. Devine conception of the heart’’ (ndlr Il ne suffit pas d’avoir des dreadlocks pour être rasta. C’est une conception divine du cœur). Ainsi, chantait le groupe de reggae roots jamaïcain ‘’morgan heritage’’ dans un de ses titres. Ces paroles, Ibrahima Gassama dit Mister Gass se l’est bien appropriées. Chanteur de reggae, il est loin de partager la philosophie de la majorité de ses pairs sénégalais qui pensent souvent qu’être rasta rime avec saleté, dreadlocks mal entretenus et chaussures mal cirées. 

La photo de la pochette de son deuxième album sorti le 20 septembre dernier et intitulé ‘’pour un monde meilleur’’ laisse transparaître à souhait cette idéologie. Costume noir, chemise blanche avec un nœud papillon noir et un chapeau assorti, les mains dans les poches, attitude beau gosse, le fan de Bob Marley fait d’abord penser à un salsero. Ensuite l’on se dit non. Que font le fond noir et les carrés vert jaune et rouge dans le décor.

Ce sont les symboliques de cette musique qui a vu le jour en Jamaïque. Seulement comme le dit l’auteur de ‘’rastaman’’ dans son nouvel album et dans ledit titre, ‘’un rasta n’a pas besoin de fumer du chanvre indien, de se comporter comme un bandit, d’être sale ou d’avoir des dreadlocks’’. ‘’Je pars du principe que c’est l’humain qui fait le reggae et non le contraire’’, a-t-il ajouté. Il reconnaît quand même qu’il portait des dreads lors de ses années de lycée mais n’a jamais fumé du ‘’yamba’’ ou bu de l’alcool. ‘’Il faut être bien dans sa tête et pour cela, il faut être propre’’, pense-t-il.

Le style soigné de Mister Gass s’explique peut-être par le fait qu’en plus d’être musicien, l’auteur de ‘’mama afrika’’ est un comptable. Pas des moindres. Le monsieur troque chaque matin sa guitare contre des bilans financiers pour le compte de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). C’est à se demander où ce cadre de banque trouve du temps pour ses compositions musicales. ‘’C’est simple. Je me réveille à 5h du matin chaque jour et je travaille jusqu’à 18h ou 19h.

Quand je rentre à la maison, avant de dormir, je prends ma guitare pour jouer un peu’’, explique-t-il. Cela ne lui coûte pas que des heures de repos. Mister Gass a dû pour mieux vivre sa passion instaurer un home studio chez lui. ‘’La comptabilité est une vocation pour moi. Et la musique est une passion. Au lycée, j’avais opté pour ce cursus et chaque  mercredi soir, comme on n’avait pas cours, j’allais au conservatoire prendre des cours de musique’’, indique-t-il. Aujourd’hui, aussi occupé soit-il, Mister Gass est prêt à jouer dans les cabarets en mode after work afin d’assurer la promotion de son album. Et le lendemain, il s’acquittera tranquillement de ses tâches au niveau de la BCEAO.

Par ailleurs, Mister Gass est de cette race d’artistes engagés. Il met sa voix et sa musique à contribution dans cet album de 10 titres qui est une autoproduction ‘’pour un monde meilleur’’. Il dénonce les guerres et appelle les dirigeants de ce monde à instaurer la paix. ‘’Il y a la guerre presque partout et la famine. Alors que Dieu nous a tout donné pour vivre. Ce à quoi on assiste est le fait des hommes et je lance un appel aux gouvernants’’, se permet-il à travers les titres ‘’non à la guerre’’, ‘’l’esclavage’’, ‘’mama afrika’’ et ‘’système du patio’’. L’amour a une bonne place dans cet opus avec ‘’ma reine’’ et ‘’Daba’’. Dans ‘’seebi’’, Gass attire l’attention des jeunes ‘’viveurs’’ pour leur dire que faire la fête et suivre la mode n’est pas le plus important. Et le plus important, c’est de savoir se bâtir et ne pas être complexé. 

BIGUE BOB

 

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