Passionnée des podiums
A 19 ans, Aminata Fall Dieng, élève en classe de terminale, est une valeur sûre du mannequinat sénégalais. Elle débute timidement dans un milieu plein de préjugés et parsemé d’embûches. Et malgré tous les maux qu’on colle au métier de mannequinat, la jeune fille veut aller loin.
Une vie faite de strass, de paillettes et de froufrous. Aminata Fall Dieng en est tout simplement adepte. Toute sa vie, elle la résume au mannequinat avec son regard plein d’innocence et de gaité. Une passion débordante. Depuis sa tendre enfance, elle nourrit le rêve d’être une égérie. Défiler, pour elle, est source de vie. Heureusement que dame nature l’a bien dotée. ‘’J’ai toujours aimé ce métier, depuis mon enfance. Ce qui m’a beaucoup poussée vers le mannequinat, c’est ma taille’’, confesse-t-elle. Sa silhouette met en valeur les tenues qu’elle porte quand elle défile. Les jupes courtes qu’elle enfile dévoilent ses jambes de gazelle. Dès qu’on la regarde, l’on est subjugué par sa morphologie. Et ce n’est pas que cela qui capte chez Aminata. Elle a une allure princière, ses gestes sont gracieux. Elle est douce. Elle dit : ‘’Enfant, les gens se moquaient de moi, vu ma taille et mon poids. Mes camarades de classe me demandent à chaque fois si je mange bien à la maison. Des fois, dans la rue, des gens m’interpellent pour me demander si je suis sénégalaise. Quand je leur réponds oui, ils me disent que je ressemble plus à une Ethiopienne ou une Kenyane. Ça me fait plaisir. L’essentiel est que je reste toujours dans la catégorie fille africaine.’’
Elle ne s’impose pas de régime. Amina est naturellement mince : 48 kg pour 1m86. Sa taille, elle l’a héritée de papa (1m86) et de maman (1m84). D’ailleurs, cette dernière adore le mannequinat, car l’ayant pratiqué jadis. Tout le contraire du papa qui, selon Amina, ne voulait pas qu’elle défile. Elle explique : ‘’Ma mère aime trop ce métier parce qu’elle a été mannequin. Elle m’accompagne, chaque fois qu’elle le peut, aux défilés. Quant à mon père, il ne voulait pas, à cause des préjugés. Comme quoi, le mannequinat est dangereux, que les mannequins deviennent des prostituées à la fin de leur carrière. Mais maintenant, il a compris qu’on peut bel et bien défiler sans autant être perverti, dévergondé’’, soutient-elle avec conviction. C’est pour ces raisons d’ailleurs que certains préfèrent taire leurs passions.
Alliant études et mannequinat, Amina dit être plus concentrée sur ses études, pour le moment. Elle se décrit même comme une élève studieuse, calme et discrète. ‘’Je me concentre plus sur les études, parce que c’est ma priorité. Je défile tous les mercredis et des fois les samedis. Pour le moment, je m’en sors bien’’, explique-t-elle. Déterminée et passionnée, elle ne plie jamais devant la tâche et aime le travail bien fait. Elle évolue actuellement à l’agence One Vision de Saly. Elle a tout de même déjà sublimé des tenues de créateurs prenant part au Dakar Fashion Week. Elle a aussi défilé pour le styliste Enzo Itzaky.
Dans le milieu, Amina n’a pas de modèle, ni d’idole. ‘’Je n’ai de référence que moi-même. Je ne copie personne. Je n’ai pas d’idole’’, confesse la jeune fille qui aspire, un jour, à travailler pour son propre compte.
KHADY NDOYE (MBOUR)