Trois meurtriers présumés à la barre
La journée d’hier était intense en procès, avec exclusivement des affaires de meurtre appelées à la barre. Pape Samba Guèye, El Hadj Mor Ndiaye et Mamour Diop sont trois tueurs présumés qui n’ont, cependant, rien en commun, à part le funeste motif de leur emprisonnement.
Premier accusé à comparaître, hier, lors de la 3e journée de cette dernière session d’Assises de l’année, Pape Samba Guèye est un jeune mécanicien dont le sort a été scellé par l’abus d’alcool. C’est sous l’emprise de la boisson qu’il a, le 20 décembre 2006, porté un coup mortel à son ami Mankeur Mbaye et c’est toujours en bon «suppôt de Bacchus» que, son forfait commis, il s’est docilement laissé embarquer par les forces de police, sur les lieux du crime. D’ailleurs, l’accusé étant trop saoul pour répondre aux questions des inspecteurs, les limiers ont dû attendre deux jours après pour l'interroger.
Pourtant Pape Samba Guèye n'était pas prédisposé à devenir un ivrogne. Musulman, enfant de parents divorcés, il habitait à Dakar avec son père, dans le quartier des Parcelles Assainies.Il avait un emploi fixe, bien que peu rémunéré, dans un garage de motos. Célibataire, sans enfant, il sortait à peine de l’adolescence, 20 ans seulement, au moment des faits. Ce serait selon lui, par simple peur pour sa vie qu’il aurait ôté la vie, chose que les juges ont semblé croire, puisqu’il sera libéré l’année prochaine. Les 6 ans de sa détention préventive contrebalançant la peine de 7 ans de travaux forcés dont il a écopé.
Comparaissant à sa suite, El Hadj Mor Ndiaye aurait, lui, tué son ami pour une histoire de vêtements… C’est parce que Mbaye Ba Diouf, la victime, qui pourtant était son ami, ne lui a pas rendu sa marchandise (des vêtements) qu'il estimait à hauteur de 200 000 F Cfa. Ainsi, El Hadj Mor Ndiaye serait allé lui chercher querelle et aurait finalement mit fin à sa vie. Poignardant la victime sous le sein droit, l’accusé l’aurait abandonné à l’agonie, pour aller se réfugier chez sa tante, où la police l'a cueilli 3 jours plus tard. A la barre, l’accusé (un plombier de profession) s'est défendu avec véhémence d’avoir eu l’intention de tuer son ami, déclarant s’être emparé du couteau que la victime portait par devers elle et avec laquelle elle l’avait menacé.
Enfin le 3e accusé à passer, hier, est un marchand ambulant du nom de Mamour Diop. Il comparaissait pour le meurtre d’une femme atteinte de déficience mentale, dont il aurait, selon l’enquête, abusé avant de l’étrangler. Cachant le corps dans le débarras qui lui servait à stocker sa marchandise, l’accusé n’a été confondu et arrêté par la justice que plusieurs jours après son crime, quand le corps de la victime, dans un état avancé de putréfaction, a commencé à dégager de fortes odeurs. Devant les juges, néanmoins, celui-ci a tout nié en bloc, affirmant avoir ligoté la victime pour ne pas que, prise d’un accès de folie, elle ne s’attaque à son intégrité physique. Une version qui, en définitive, même servie à grand renfort de parole par l’accusé n’a convaincu personne.
Sophiane BENGELOUN
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.