Bienvenue au Magal des Toubabs
Leurs ancêtres ont déporté Cheikh Ahmadou Bamba espérant ainsi casser son dynamisme. A tous points de vue, les colons ont échoué et aujourd’hui, leurs petits-fils font acte d’allégeance aux enfants du cheikh. EnQuête vous dresse l’identité de quelques talibés mourides pas comme les autres.
SALIOU MBACKE, TALIBE SERIGNE SALIOU
‘’Je l’ai senti par le corps ensuite mon cœur, mon esprit l’ont voulu’’
Ce qui surprend avec cet italien talibé mouride, c’est le niveau de langage soutenu qu’il utilise en s’exprimant en wolof. Il manie bien la langue de Koch, Saliou Mbacké devenu mouride en 1990, sous le règne du 5éme khalife de Bamba connaît également Serigne Abdou Lahad Mbacké, 3éme khalife mouride. L’italien âgé de 46 ans est chauffeur chez lui. Demandez-lui pourquoi il a choisi d’être mouride et il vous répond sublimement : ‘’je l’ai senti par le corps, ensuite mon cœur, mon esprit l’ont voulu’’. Marié à une femme sérère, Saliou a aujourd’hui deux enfants. De son avis, le mouridisme peut apporter du social de par ses valeurs intrinsèques. Face à la montée de l’islamisme, le mouridisme peut bien aider à réguler la situation, croit-il dur comme fer, sous son kaftan marron. Haut comme trois pommes, l’homme est taquin et à tout d’un sénégalais. Sacré toubab !
BABACAR MBACKE, ITALIEN DEVENU MOURIDE EN 1996
‘’Faire connaître le mouridisme jusqu’aux limites de mon possible’’
A 50 ans, Babacar est un mouride convaincu. Cette année marque son premier Magal, même s’il confie s’être converti au mouridisme depuis 1996 auprès de Serigne Mourtalla Mbacké. Après le décès du marabout, il refait son allégeance auprès de son fils Serigne Cheikh Mourtalla. Babacar se dit ''content'' et ambitionne d’amener plusieurs de ses concitoyens au mouridisme. ‘’Je veux éclairer leur lanterne, afin qu’ils suivent le mouridisme que j’aimerais faire connaître jusqu’aux limites de mes possibilités’’, dit-il. Divorcé d’avec une italienne, Babacar a deux enfants et s’est remarié avec une lébou bon teint. Il est musicien de profession et fait également de la télécommunication. Il parle bien le wolof qu’il a appris en Italie, à travers son dahira dénommé Ansar. Pieds recouverts de bas, ceinture bien en place, l’italien porte un kaftan aux manches élargies. Des deux mains, il distribue son petit sachet de ‘’sidem’’ (jujubes), avec enthousiasme. ‘’Barkélouléne’’, dit-il à tout va.
Assane MBAYE
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