Publié le 11 Apr 2017 - 18:52
PROFIL - MOUHAMADOU FALL

Comédien, communicant et sportif

 

Natif de Grand-Yoff, Mouhamadou Fall alias ‘’Tonton Libasse’’ est de père sénégalais et de mère ivoirienne. Une maman qui demeure sa source d’inspiration et sa force. Très ambitieux, il souhaite gravir les échelons et être parmi les meilleurs.

 

Sous nos cieux, ils sont nombreux à penser que  seuls les analphabètes et ceux qui ont échoué à l’école forment la cohorte des  comédiens. Pourtant, à l’Ecole nationale des arts (Ena), seuls les bacheliers sont acceptés au département d’art dramatique. C’est dire que contrairement à cette idée préconçue, ce ne sont pas toujours les déchets de l’école qui vont se faire recycler dans le 4e art. Mouhamadou Fall alias ‘’Pathiakh’’ ou encore ‘’Tonton Libasse’’ en est un exemple. Il est titulaire d’un bac plus 5. Mieux, il a suivi une formation en communication à l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic) avant de jeter son dévolu sur les planches. Son niveau scolaire est plus qu’un atout pour lui. Ainsi, il considère qu’un artiste ‘’doit informer, éduquer et communiquer avec sa société’’.

 Aussi, à l’en croire, l'artiste doit apporter sa pierre à l’édifice et être quelqu’un qui œuvre pour l’avancée de la société. ‘’Par rapport  à ma formation, j’aspire à me spécialiser dans la communication sociale, et le théâtre est un atout majeur. Donc, j’ai conjugué les deux disciplines’’, explique Mouhamadou Fall.

Jusque-là du moins, il les allie bien. Il est ambitieux et sait ce qu’il veut. Accueillant, disponible, joviale, taquin, comique, il a les prédispositions pour son hobby. Il est bien connu des Sénégalais grâce à une publicité qui passe sur diverses chaînes locales. Tonton Libasse, avec sa carrure imposante, a gagné le cœur des Sénégalais. Rien que sa taille et sa démarche font rire. C’est dire que ce comédien qui veut se faire un nom dans le milieu est déjà sur la bonne voie. Surtout qu’il a une reconnaissance de ses pairs.

Nommé en 2016 meilleur jeune conteur d’Afrique au Bara (Ndlr : biennale des Arts et du récit d’Abidjan), Mouhamadou Fall a remporté le grand Prix de l’intégration africaine à cette occasion. ‘’J’y étais juste pour participer mais je ne pensais même pas que je pouvais gagner. J’étais parti pour apprendre et découvrir. J’étais flatté mais aussi surpris même si je savais que j’ai reçu une bonne formation de mon metteur en scène Matar Diouf et de Dr Massamba Guèye. Eu égard à cela, il y avait un défi à relever ‘’ confie Pathiakh sur un ton fier. Ce trophée reste un déclic dans la vie du comédien et le début d’un long parcours. Même si avant, il a été désigné parmi les meilleurs artistes de toutes les séries télévisées lors du festival Images et Vie, organisé en 2010.

Avec des débuts pas trop faciles en 2017, il commence ainsi à voir le  bout du tunnel. Un succès qui vient à point.  Officiellement, c’est en 2009 qu’il a entamé une carrière professionnelle grâce au comédien Lamarana Diallo qui l’a copté. Ce dernier l’a encadré et lui a montré la voie pour devenir un bon comédien. C’est Lamarana d’ailleurs qui lui a donné l’opportunité de faire ses premières prestations devant une caméra, en participant dans ‘’Kooru tay ak Lama’’. Un feuilleton qui passait sur la 2Stv durant le mois de ramadan. Dans ce feuilleton, on le surnommait  ‘’Ziapou’’.

Champion d’Afrique de lanceur de poids en 2003

Le deuxième personnage qu’il a eu à incarner, et qui a marqué les Sénégalais, c’est celui de l’Ivoirien Kwamé dans le feuilleton ‘’Goorgoorlu’’ avec Habib Diop et Seune Sène.

 ‘’La comédie m’a toujours attiré depuis le bas âge. Beaucoup de personnes me disaient que j’ai raté ma vocation. Je passe tout mon temps à faire rire les gens dans le but de les divertir. J’aimais imiter des comédiens comme Lamine Ndiaye,  Bass Diakhaté et Lamarana Diallo. Ils m’ont beaucoup inspiré’’, se souvient-il.  Malgré sa taille imposante, il est très souple et se déplace sans gêne. ‘’Mon poids est un atout pour moi. Beaucoup de personnes pensent que ma corpulence me dérange, c’est tout à fait le contraire. Je me sens à l’aise avec mon poids et cela ne m’empêche pas d’être un sportif de haut niveau’’, a fait savoir le champion d’Afrique de lanceur de poids en 2003.

HABIBATOU WAGNE

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