L’Aibd se veut une vitrine pour les artistes
Il est prévu une série d’expositions d’œuvres d’art à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar (Aibd). Elle vise à soutenir l’art sénégalais. Le directeur de Las, Xavier Mary, a partagé leur ambition au cours du finissage de la première exhibition consacrée à Ousmane Sow, mercredi dernier.
Il est une porte d’entrée et de sortie d’un pays. Un aéroport pourrait aussi être une bonne vitrine de promotion de la culture et du travail des artistes d’un pays. L’administration de l’aéroport international Blaise Diagne l’a bien compris. Elle souhaite désormais participer à faire connaître et apprécier l’art sénégalais à travers différentes expositions. ‘’L’aéroport est un endroit où passe beaucoup de monde. Il est important qu’il participe à la promotion de l’art et des artistes sénégalais. On est au début d’une démarche qui vise à promouvoir l’art sénégalais et l’aéroport international Blaise Diagne. Au cours de toute l’année, on y accueillera soit des statues, des tableaux ou toute autre forme de sculpture’’, a annoncé le directeur général de Limak Aibd Summa (Las), Xavier Mary. Pour l’instant, les choix artistiques ne sont pas encore définitivement fixés. ‘’Nous n’avons pas encore de commissaire d’exposition’’, a dit M. Mary qui assure tout de même que ses équipes travaillent avec différentes associations et structures évoluant dans le secteur artistique. Dans ce sens, un partenariat est né entre l’aéroport et les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès (Msad).
En attendant que les choses se précisent, une première exposition, et pas des moindres, s’y est tenue. Monument des arts plastiques, ancien membre de l’Académie française des arts, feu Ousmane Sow est le premier à ‘’embarquer’’ dans cette nouvelle entreprise. Deux de ses œuvres, le ‘’Chevalier désarçonné’’ et ‘’Sitting Bull en prière’’, trônent majestueusement dans deux salles de l’aérogare de l’Aibd. Elles sont des pièces de la série réalisée sur ‘’La bataille de Little Big Horn’’ composée de 35 pièces toutes réalisées entre 1994 et 1999.
‘’Ce sont les deux seules pièces que l’on peut dissocier et pouvoir prêter sans dénaturer la pièce’’, a indiqué la fille de l’artiste, Ndèye Marina Sow. Ainsi, c’est la Maison Ousmane, sur soutien d’Eiffage Sénégal, qui a prêté les pièces à l’Aibd. Une belle initiative qui permet aux voyageurs qui, sauf exception, ne pourraient plus recevoir dans leurs pays des œuvres de cet artiste. Les enfants de ce dernier ont pris la décision de ne laisser les objets quitter le Sénégal maintenant qu’occasionnellement. Et les œuvres d’origine ne peuvent plus être vendues. Ceux qui voudraient découvrir les ‘’Noubas’’ ou toutes autres collections du brillant sculpteur peuvent faire un tour à la Maison Ousmane Sow qui est un musée.
Ndèye Marina indique également que les entreprises sénégalaises qui le souhaitent peuvent, comme l’Aibd, se rapprocher de la famille Sow pour disposer, suivant des modalités, de quelques œuvres. ’’Elles ont vocation à sortir, à vivre, à être vues, à ce que le peuple sénégalais se les approprie. C’est le travail d’un artiste majeur. Au-delà de sa disparition, son œuvre doit être pérenne’’, a défendu Mme Sow.
BIGUE BOB